Le Potentiel : « Kigali veut pousser Kinshasa à la faute »

Revue de presse kinoise du lundi 26 août 2013

La plupart des journaux parus ce lundi à Kinshasa font leurs titres sur la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC. Le Potentiel revient sur les tirs d’obus qui ont fait des victimes à Goma. Pour le journal, ces obus sont partis vraisemblablement à partir du territoire rwandais. Ce qui, selon le quotidien, constitue une provocation de Kigali pour « pousser Kinshasa à la faute afin de se faire un prétexte en vue de concrétiser son plan de déstabilisation du Kivu et de balkanisation de la République démocratique du Congo ».

Depuis jeudi, rappelle le Potentiel, plusieurs obus sont tombés à Goma. Une source onusienne a précisé qu’au total 11 obus sont tombés en deux temps et ont touché les quartiers Katindo, Murara, Munzenze et le Nord de l’aéroport.

Quatre personnes ont été tuées et des dizaines d’autres blessées, avait indiqué, pour sa part, le lieutenant-colonel Prosper Basse, porte-parole militaire de la Monusco, dont les troupes de la Brigade spéciale d’intervention se battent, aux côtés des Forces armées de la RDC, explique le journal.

A Kinshasa, le ministre des Médias et porte-parole du gouvernement, Lambert Mende Omalanga, n’est pas allé par quatre chemins pour accuser le Rwanda d’être, une fois de plus, au centre des événements qui se passent autour de Goma.

Esseulé, proche de l’isolément,  le régime de Kigali sent sa chute venir, commente le quotidien pour qui le Rwanda a choisi d’user de la politique de la terre brûlée pour, une fois de plus, faire chanter les grands de ce monde en leur démontrant qu’il est incontournable dans toute initiative relative au retour de la paix en RDC et dans les  Grands Lacs.

En s’inscrivant dans ce schéma incendiaire pour l’ensemble de la région des Grands Lacs, analyse encore le confrère, Kigali  veut pousser Kinshasa à la faute, à savoir faire une déclaration de guerre qui l’aiderait à arracher un pan du territoire de la RDC qu’il a toujours convoité : le Nord-Kivu.

Toujours au sujet des obus tirés sur la ville de Goma, La Prospérité relève encore les dénis du gouvernement rwandais.

Cette fois-ci, rapporte le journal, le récital démenti du pyromane rwandais n’est pas venu de la voix de Louise Mushikiwabo, la Ministre des Affaires Etrangères, désormais célèbre pour ses contrevérités sur l’implication de son pays.

Ayant perdu toute crédibilité, commente le quotidien, elle est restée sans voix depuis la reprise des hostilités le mercredi 21 août dernier. Le ton est venu plutôt d’un certain Joseph Nzabamwita, porte-parole de l’armée rwandaise, le même jour du drame qui a ravi la vie à au moins quatre civils congolais.

Comme si cela ne suffisait pas, poursuit la Prospérité, l’officier rwandais prête le qualificatif agresseur à la RD. Congo en soutenant : « il est pour le moins étrange qu’un pays (RDC) qui agresse le Rwanda et endommage ses édifices se permette des allégations mensongères et dégradantes. Peut être s’agit-il seulement de trouver des excuses pour justifier leur agression ».

De son côté, Forum des As revient sur la visite des sénateurs américains à Goma. Le journal indique que pour ces parlementaires, la solution à la crise dans cette partie du pays est avant tout politique.

Nombre d’observateurs, note le journal, se demandent encore si la solution politique devrait être privilégiée après l’échec des pourparlers de Kampala et au moment où les FARDC bénéficient désormais du soutien de la Brigade d’intervention de la Monusco sur le terrain.

Car, indique-t-on, faire la promotion de la solution politique au moment où la dernière initiative de la coalition M23-Rwanda a montré ses limites, contribue à apporter une période de répit à ce duo et de voler à son secours pendant que les FARDC ont repris du poil de la bête.

L’Observateur estime également que la position des sénateurs américains n’est ni nouvelle ni originale.

Seulement, au regard de tout ce qui s’est déjà passé dans la région, tranche le quotidien, on est en droit de se demander si la proposition, une fois de plus, d’un schéma politique comme seule voie de sortie de cette crise n’est pas trop simpliste.

Le Rwanda, tout le monde le sait, n’a jamais respecté les engagements, déjà nombreux, qu’il prend en ce qui concerne la guerre qui sévit dans la partie orientale de la RDC. Quelle garantie peut-on donner aujourd’hui que le Rwanda se départira de son entêtement ?, s’interroge le journal.