La République: «Panique après la signature de l’accord, les M23 se bouffent: 17 morts !»

En avant-plan, Sulutani Makenga, le chef de la branche armée de la rébellion du M23 à Goma le 20 novembre 2012

Revue de presse du mardi 26 février 2013.

Les divergences constatées, depuis quelques jours, au sein de la rébellion du M23 font la une de plusieurs journaux de la ville de Kinshasa, ce mardi 26 février. La République ouvre le bal en titrant: « Panique après la signature de l’accord, les M23 se bouffent: 17 morts ! »

Le trihebdomadaire relève que les violons sont loin de s’accorder entre les dignitaires du M23. Le journal explique dans ses colonnes que les brouilles constatées datent de plusieurs mois et c’est le dimanche dernier qu’elles ont atteint le comble avec la fusillade entre les partisans de Sultani Makenga, chef militaire du mouvement rebelle, et ceux de Jean-Marie Runiga, le patron de la branche politique. Les échanges des tirs entre ces deux branches opposées ont eu lieu à Rutshuru-centre, où venait de se rendre Jean-Marie Runiga, pourtant placé en résidence surveillée à Bunagana, frontalier avec l’Ouganda.

Ce qui fait dire à La Prospérité que Makenga et Runiga sont à couteaux tirés ! Le quotidien estime que c’est l’accord-cadre signé le même jour par onze pays africains pour pacifier l’Est de la RDC qui est à la base de cette brouille. «Les deux camps se disputeraient le leadership du mouvement. Le camp de Runiga, indique DRCNEWS qui cite la société civile de Rutshuru, s’opposerait énergiquement à toute intégration au sein des institutions nationales. Tandis que Sultani Makenga et ses ouailles auraient reçu l’ordre de se conformer au schéma d’Addis-Abeba », rapporte La Prospérité.

Le Phare croit savoir pour sa part qu’on tend au sein du «M23: vers une nouvelle révolution de palais» entre les soldats pro-Sultani Makenga et les pro Runiga. Il s’agit, selon le quotidien, d’une nouvelle révolution de palais planifiée par Kigali.

Les faits rappellent le scénario qui avait précédé le remplacement de Laurent Nkunda par Bosco Ntaganda à la tête du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) en mars 2009. Mais également, celui de Ntaganda par Makenga en avril 2012, commente le quotidien.

Le Phare est d’avis que Kigali est en train de préparer une nouvelle variante au sein M23 et le quotidien appelle les Congolais à la vigilance.

Sur le même dossier, L’Avenir titre en sa Une : Le M23 s’entredéchire. Et au tabloïd de s’interroger: « est-ce la fin d’une aventure ? »

Pour leurs parts, Forum des As et Le Potentiel reviennent sur la signature de l’accord-cadre d’Addis-Abeba.

Si pour Forum des As «la balle est maintenant dans le camp de l’Onu », pour modifier le mandat de la Monusco afin de concrétiser le déploiement de la brigade spéciale proposée par Ban Ki-Moon, Le Potentiel pense qu’Addis-Abeba impose le cahier des charges du M23.

Pour Le Potentiel, l’accord-cadre de la capitale éthiopienne consacre, sous l’œil vigilant des Nations unies, la partition de la RDC. Dans la foulée, constate le quotidien, les pourparlers directs engagés à Kampala entre Kinshasa et le M23 sont relancés. Autrement dit, Kinshasa rentre à Kampala pour endosser le cahier des charges du M23 dont les revendications portent, notamment sur des questions politiques, sécuritaires, économiques et sociales.