RDC-Mgr Pierre Marini: « La désignation du président de la Ceni doit se faire par voie démocratique »-Jeune Afrique

Qui prendra la tête de la nouvelle Ceni en RDC ? Les tractations se poursuivent dans les états-majors des différents courants et partis de la majorité, de l’opposition ou de la société civile. Des rumeurs à Kinshasa citent déjà comme favori l’abbé Malu Malu, l’homme des élections de 2006. Si personne ne confirme, Mgr Pierre Marini, responsable de l’Église du Christ au Congo et ancien président du Sénat congolais, lui, n’exclue pas cette éventualité. Le prélat protestant insiste néanmoins sur le respect des règles démocratiques. Interview.

Une (folle) rumeur a circulé, le 12 mai, à Kinshasa : l’abbé Malu Malu, reviendrait aux manettes de la Ceni en RDC. Officiellement, bien-sûr, il n’en est rien. La Conférence nationale épiscopale du Congo (CNCO) a d’ailleurs improvisé un point de presse dès le lendemain pour « fixer l’opinion nationale et internationale [sur le fait] qu’elle n’a pas présenté de candidat » au poste du président de l’organe électoral.

« Il s’agit en réalité d’un rappel d’une disposition commune des évêques sur la présence des ecclésiastiques (prêtres, religieux, frères, sœurs…) dans l’organe chargé d’organiser les élections », précise l’abbé Félicien Mwanama, secrétaire général adjoint de la CNCO. « Sauf dérogation exceptionnelle d’un supérieur, il leur est interdit de prendre part à la Ceni, un statut de membre électoral étant incompatible avec leur vocation d’être au dessus des clivages politiques », ajoute-t-il.

De son côté, Mgr Pierre Marini Bodho, le numéro un de l’Église du Christ au Congo (ECC) et ancien président du Sénat (2003 – 2006), explique à Jeune Afrique que les tractations se poursuivent dans les confessions religieuses pour désigner le candidat idéal, le « moins mauvais », capable de diriger la Ceni.

Jeune Afrique : En coulisses, on parle de plus en plus d’un possible retour de l’abbé Malu Malu, qui a déjà présidé à l’organisation des élections de 2006. Serait-il la personne à même de conduire la RDC vers des élections transparentes et apaisées ?

Mgr Pierre Marini : Je n’ai pas d’objection à une éventuelle candidature de l’abbé Malu Malu à la présidence du bureau de la Ceni. S’il estime qu’il peut apporter un plus, aider son pays, pourquoi pas… L’essentiel pour moi, c’est que la désignation du délégué des confessions religieuses [qui deviendra président de la Ceni, selon la loi électorale, NDLR] se déroule par la voie démocratique. Un vote pour départager les candidats, suivant les critères bien établis, nous éviterait des conflits inutiles.

Quel est donc aujourd’hui le profil d’un bon président de la Ceni qui proviendrait de la société civile ?

Il doit être un homme d’écoute. Un homme capable de concilier les divergences de vue, qui respecte les règles du jeu. Il doit considérer sa fonction comme un service à rendre à la nation, et non comme un gagne-pain. C’est là que se situe le problème de nos démocraties africaines. Démocratie ne rime pas avec pauvreté : beaucoup se laissent vite corrompre. Lire la suite sur jeuneafrique.com