Pourquoi le général congolais Bosco Ntaganda se livre à la justice-Le Monde

L’ex-général congolais Bosco Ntaganda, surnommé “le Terminator”, s’est rendu, lundi 18 mars, à l’ambassade des Etats-Unis à Kigali, au Rwanda. Il a demandé à comparaître devant la Cour pénale internationale (CPI) et sera transféré à La Haye“dans les deux jours”, a déclaré mercredi la procureure de la CPI, Fatou Bensouda.

La Cour pénale internationale souhaite le juger pour des crimes contre l’humanité commis dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) en 2002 et 2003 et qui font l’objet de deux mandats d’arrêts depuis 2006 au sujet de meurtres, viols, pillages et enrôlements d’enfants-soldats. En novembre, la procureure de la CPI avait estimé que Bosco Ntaganda était l’un des “principaux instigateurs de l’instabilité qui prévaut sur l’ensemble de la région des Grands Lacs et qu’il fallait l’arrêter “impérativement”.

POURSUIVI POUR CRIMES CONTRE L’HUMANITÉ

Né au Rwanda, Bosco Ntaganda a rejoint en 1990, alors qu’il avait 17 ans, le Front patriotique rwandais de l’actuel président Paul Kagame. En 1996, alors que l’armée rwandaise envahit le Congo, le rôle tenu par M. Ntaganda au sein des milices locales ne cesse de grandir. Il rejoint en 2002 l’Union des patriotes congolais (UPC), un groupe rebelle congolais dirigé par Thomas Lubanga, dans le district de l’Ituri. Pendant trois ans, il sera le chef des opérations militaires de la branche militaire de l’UPC, les Forces patriotiques pour la libération du Congo (FPLC).

Selon le procureur de la CPI, cité dans le mandat d’arrêt délivré contre M. Ntaganda, il a “planifié et commandé de nombreuses attaques militaires coordonnées contre les populations Lendu et autres tribus non-Hema” dans le but de les exclure du territoire de l’Ituri et de les “éliminer”.

Le mode opératoire des FPLC consistait à encercler un village et à le bombarder à l’artillerie lourde avant de l’attaquer, tuer “ceux perçus comme des ennemis” à l’aide de machettes, armes à feu et couteaux, piller puis brûler le village en question et enlever les femmes pour les violer, selon le document de la CPI. Au moins 800 civils ont été tués et plus de 140 000 autres déplacés.

D’autres plaintes pour viols, assassinats et persécution pour motifs ethniques et ciblage délibéré de civils ont été ajoutées en mai 2012, fondées sur des preuves présentées pendant le procès de son co-accusé et ancien patron, Thomas Lubanga. Ce dernier a été condamné, le 10 mars 2012, par la CPI – qui prononçait sa première condamnation depuis son entrée en fonction à La Haye en 2003 –, à quatorze ans de prison pour l’enrôlement d’enfants soldats. Lire la suite sur lemonde.fr