Près de trois mois ont passé depuis la prise d’assaut des rebelles du mouvement du 23 mars (M23) sur Goma, à l’est de la République démocratique du Congo (RDC), sous le regard impuissant des casques bleus, et l’ONU se dit déterminée à ne plus revivre cet affront. “Nous n’avons pas vocation à combattre et l’entrée dans la ville de ces rebelles armés sous nos yeux a eu un effet désastreux”, admet un haut fonctionnaire des Nations unies. “Si le M23 menait demain une nouvelle offensive contre Goma, nous ne pourrions faire beaucoup mieux qu’en novembre 2012..” D’où l’urgence d’une action militaire contre les groupes armés, insiste cette même source.
L’occupation du chef-lieu de la province du Nord-Kivu n’a duré que dix jours, mais depuis son retrait, la rébellion s’organise et la menace d’un nouvel assaut est omniprésente. Dans son dernier compte rendu au Conseil de sécurité, mardi 5 janvier, le chef du département des opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous, l’a confirmé, évoquant un “vide sécuritaire” qu’il a appelé à combler.
Après un accord entre des dirigeants régionaux, fin novembre, le M23 était censé se retirer à 20 km de Goma. Mais le mouvement “a conservé une position à moins de 5 km de là”, affirme Human Rights Watch (HRW), qui cite des résidents locaux rapportant la présence de rebelles infiltrés à Goma en janvier. Pour ne plus voir de grande ville tomber aux mains de groupes armés, l’ONU veut intégrer à sa Mission pour la stabilisation du Congo (Monusco) une brigade d’intervention rapide de 2 500 hommes chargés d’“imposer la paix”, autrement dit de mater toute rébellion armée devenue menaçante. Et parce que l’ONU se veut “dans l’offensive”, des drones seront déployés. Jusqu’ici, les 17 000 casques bleus présents en RDC intervenaient “en appui de l’armée congolaise”, surtout pas pour s’y substituer. Lire la suite sur lemonde.fr