Les rebelles du Mouvement du 23-Mars (M23) ont provisoirement quitté la table des négociations avec la République démocratique du Congo (RDC), lundi 10 décembre à Kampala. À Goma, le scepticisme domine.
A peine commencées, les négociations de Kampala entre la RDC et la rébellion du Mouvement du 23 mars sont mal en point. Selon Lambert Mende, ministre congolais de la Communication et des Médias interrogé par RFI, il faut toutefois croire aux négociations en cours. « Je pense que, dans la mesure où il s’agit d’un groupe de Congolais qui a cru devoir se prêter à des projets funestes contre leur pays, ourdis à l’étranger, il est bon que le gouvernement parle avec eux. Ce n’est jamais mauvais qu’on les écoute, comme les chefs d’État ont demandé à notre président de le faire. » a-t-il déclaré.
Neutralité des médiateurs
Lundi, au deuxième jour des négociations de Kampala, les rebelles du Mouvement du 23-Mars ont décidé de boycotter les pourparlers, reprochant à Kinshasa son agressivité au début de la rencontre. « Nous sommes ici pour négocier, pas pour écouter la colère du gouvernement » a protesté René Abandi, responsable des relations extérieures du M23, sans se prononcer sur un retour aux négociations mardi. « Quand il nous semblera qu’il y a un cadre pour négocier, nous viendrons. » s’est-il contenté d’ajouter.
À Kinshasa, l’opposition a quant à elle refusé de participer aux discussions, de même que le gouverneur de la province du Nord-Kivu, Julien Paluku.
Avocats, syndicalistes, élus… Ils sont peu nombreux à croire en ces pourparlers. Kambale Lwanga Chernozem, le secrétaire provincial de l’Union Nationale des Travailleurs du Congo, « ne (voit) pas ces assises de Kampala réussir ». « Chaque partie va vouloir camper sur sa position » au prix d’un « sacrifice » de la population, a-t-il déclaré. Pour ce syndicaliste, c’est la neutralité des médiateurs, le Rwanda et l’Ouganda, qui est ici en cause : « Comment peuvent-ils être des médiateurs du conflit qu’ils attisent ? ». Kinshasa, mais aussi des experts de l’ONU accusent ces deux pays de soutenir activement le M23, ce qu’ils démentent.
« Les vraies victimes de la crise ne sont pas impliquées », déplore de son côté l’avocat Jean Paul Lumbulumbu. Lire la suite sur jeuneafrique.com