RDC : les rebelles contrôlent Goma, l'ONU demande des sanctions - Libération

Les rebelles du M23 ont pris mardi le contrôle de Goma, capitale régionale de la riche région minière du Nord-Kivu dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), une ville réoccupée pour la première fois depuis sa conquête en 1998 par des rebelles pro-rwandais.

Le Conseil de sécurité de l’ONU a soutenu mardi à l’unanimité une résolution appelant à des sanctions contre deux chefs du M23, Innocent Kaina et Baudouin Ngaruye.

La résolution, proposée par la France, demande également aux pays étrangers qui soutiennent le M23 de mettre fin à leur soutien aux rebelles. Le Rwanda notamment est visé même si ses dirigeants nient toutes implication dans le conflit.

Les Etats-Unis, longtemps alliés du Rwanda dans la région des Grands Lacs, ont eux condamné “la violation de la souveraineté de la RDC” et appelé Kigali à “amener le M23 à se retirer et faire en sorte qu’il ne bénéficie plus de soutien extérieur”.

Le Rwanda a lui pris acte de la chute de Goma et demandé au gouvernement congolais de négocier avec les rebelles.

Le M23 n’a guère rencontré de résistance de l’armée qui s’est regroupée à Saké, à une vingtaine de km au sud-est, selon plusieurs témoignages, et Goma semblait calme dans l’après-midi, a constaté l’AFP.

Le M23 “contrôle la ville de Goma et poursuit l’ennemi (…) en débandade”, a proclamé peu après midi le porte-parole du M23, le colonel Viannay Kazarama. Il a demandé à tous les militaires et policiers congolais en poste dans la ville de se rendre.

Le chef militaire rebelle, Sultani Makenga, est ensuite entré avec une escorte. Cet officier qui avait fait défection de l’armée en mai pour créer le M23 est accusé “d’horreurs à grande échelle (…) contre les civils”, par Washington qui l’a placé sur une liste noire de personnes sanctionnées.

Le président congolais Joseph Kabila a lui demandé à tous les Congolais de se mobiliser pour “défendre leur souveraineté” contre l’agression.

Kigali, qui dément soutenir le M23, a appelé le gouvernement congolais à un “dialogue politique” direct avec les rebelles, des négociations avec toute l’opposition déjà exigées par les rebelles lundi mais auxquelles Kinshasa s’est jusqu’ici refusé. Lire la suite sur liberation.fr