Le procès en appel des 8 policiers prévu pour le 23 octobre et portant sur le dossier Floribert Chebeya connaîtra-t-il un rebondissement avec les derniers développements de l’affaire ? N’importe quel juge ou procureur en aurait fait, en tout cas, son miel, car lorsque dans une affaire criminelle complexe où l’omerta d’Etat semble clouer le bec à nombre de personnes, par miracle, l’un des témoins ose briser le silence, le juge instructeur ne peut que l’écouter, et peut-être réorienter son enquête.
Or dans l’affaire Floribert Chebeya, depuis ce 17 octobre 2012, on n’est pas loin de cette situation : en effet un policier, Paul Mwilanbwe, « ex-chargé de la sécurité » à l’inspection générale de la police, a livré sa version des faits en tant que témoin quasi occulaire, puisqu’il aurait assisté à l’arrestation de l’activiste des droits de l’homme, en direct via la caméra de surveillance.
De ce témoignage à charge il ressort que le patron de la Voix des sans voix a été tué sur ordre de … Joseph Kabila, le président de la RD Congo, qui aurait donné des consignes à celui qui cristallise toutes les passions dans cette affaire, le général John Numbi !
Motifs invoqués pour ce assassinat et révélé par le policier Mwilanbwe ? Les enquête de Chebeya sur les massacres commises au Bas-Congo contre les adeptes de la secte mystico-politique Bundu Dia Kongo et sur les exactions commises sur des populations dans la région de l’équateur.
On n’aurait rien trouvé à redire sur ce témoignage si ce n’est le fait qu’il reprend mutatis mutandis la version servie dans le film éponyme de Thierry Michel. Dans cette fresque cinématographique, qui a d’ailleurs occasionné un procès à son auteur, c’est le général John Numbi qui semble être l’instigateur de ce crime ; ce qu’a laissé entendre Paul Mwilanbwe au micro de notre consœur de RFI, Stéphanie Braquehais, n’est donc pas nouveau, car si la culpabilité du général Numbi n’est pas prouvée, sa responsabilité est engagée dans ce dossier : n°1 de la police à l’époque de ces événements malheureux, il ne saurait s’y soustraire, or jusqu’à présent, ce ne sont que des lampistes qu’on a entendus.
Cela dit, cette sortie de ce témoin-clé est trop romancée pour ne pas être prise avec détachement.
Passe encore ces deux évasions spectaculaires alors qu’on avait décidé de lui faire rejoindre Floribert et son chauffeur Bazana dans l’autre monde, car il y a des gens qui ont la baraka, et c’est peut–être le cas de ce policier. Lire la suite afriscoop.com