Jean-Joseph Mukendi Wa Mulumba, président du Collectif pour la défense des parties civiles au procès Chebeya, réagit au témoignage du policier congolais Paul Mwilambwe. Sur les ondes de RFI, le 17 octobre, ce dernier a de nouveau mis en cause John Numbi et la présidence de la république.
À quelques jours de la reprise du procès en appel (le 23 octobre) de l’assassinat de Floribert Chebeya et de son chauffeur, Fidèle Bazana, Paul Mwilambwe revient sur le devant de la scène. Après que son témoignage ait été rendu public en juillet par le réalisateur belge Thierry Michel, ce policier congolais qui affirme avoir assisté au meurtre du militant des droits de l’homme s’est confié à RFI, mercredi 17 octobre. Il a de nouveau affirmé que le commanditaire de l’assassinat aurait été le général John Numbi, chef de la police à l’époque, précisant que ce dernier aurait agi sur ordre de la présidence. Jean-Joseph Mukendi Wa Mulumba, président du Collectif pour la défense des parties civiles réagit à ce nouveau témoignage et revient sur l’inauguration une médiathèque à la mémoire de Floribert Chebeya par le président français, François Hollande, le 13 octobre dernier.
Jeune Afrique : Dans un nouveau témoignage, Paul Mwilanbwe assure que l’ordre d’assassiner Floribert chebeya est venu directement de “la présidence de la République”. Que vous inspirent ces propos ?
Jean-Joseph Mukendi Wa Mulumba : C’est un secret de polichinelle. Il est impossible que John Numbi, au niveau de responsabilité qui était le sien, ait pris une telle initiative contre une personnalité connue internationalement sans avoir une couverture. Et le zèle dont font preuves les autorités congolaises pour ne pas mettre John Numbi en accusation confirment largement les accusations de Paul Mwilambwe.
Ce témoignage peut-il pousser la justice militaire à appeler le général Numbi à la barre ?
Pour ça, il faut encore plus de pression, car il y a une volonté concertée des autorités politiques de ne pas le livrer à la justice. Et nous sommes, nous les avocats et les parties civiles, en train de ramer à contre-courant. C’est une tâche très difficile et très dangereuse. Depuis la reprise du procès en appel, nous nous battons contre les toutes premières décisions de la cour, qui faisaient de la cour militaire l’institution valable pour juger les suspects. Si le procès avait débuté à la Haute cour militaire [comme c’est le cas maintenant], John Numbi aurait dû être inclu au nombre des prévenus. C’est ce que nous attendons de l’audience du 23 octobre. Lire la suite sur jeuneafrique.com