Intégrer l’armée congolaise : "fierté" ou "désolation" ?-France 24

Soucieuse, dit-elle, de rajeunir ses troupes, l’armée congolaise a lancé début août une vaste opération de recrutement de jeunes à travers toute la République démocratique du Congo. L’enregistrement des volontaires est en cours à Goma, la capitale du Nord-Kivu (est). Dans une région ravagée par la guerre, deux Observateurs expliquent leur choix de se porter, ou non, candidat.

Une centaine de jeunes se sont présentés, mardi 28 août, devant les officiers chargés du recrutement à Goma. Au cours de cette phase d’enregistrement, les volontaires âgés de 18 à 25 ans doivent d’abord prouver leur identité puis passer une série d’examens médicaux pour déterminer leur aptitude à effectuer un service militaire. Des tests physiques, ultime étape du processus, sont prévus vendredi, après quoi les jeunes sauront s’ils partiront en formation pour six mois.

L’état-major des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) a assuré que cette opération n’était pas liée à la guerre menée à l’est du pays contre les mutins du Mouvement du 23 mars (M23) mais à une volonté de rajeunir ses rangs. Si la hiérarchie militaire a jugé utile de le préciser, c’est que l’armée régulière est depuis des années la cible de fortes critiques, exacerbées ces derniers mois par les désertions en cascade. On lui reproche son incapacité à assurer la sécurité des populations à l’est, terrorisées par des groupes armés qui, depuis quinze ans, font la loi dans cette région.

L’armée est aussi décriée pour sa manière de traiter ses soldats. Peu payés (environ 45 euros par mois, quand les salaires sont versés), ces derniers sont aussi mal nourris (les rations alimentaires sont détournées) et mal équipés (il arrive que plusieurs soldats se partagent une arme). Cette misère explique, en partie, que les militaires se soient rendus coupables à maintes reprises depuis une dizaine d’années de pillage et d’exactions et qu’ils cherchent à mettre la main sur les richesses naturelles dont regorgent les sous-sols de l’est du pays. lire la suite sur france24.com