Cravate bleue, tenue inhabituellement sobre, le roi de la chanson congolaise Koffi Olomide est arrivé détendu jeudi au petit tribunal de Kinshasa qui l’a ensuite condamné à trois mois avec sursis pour avoir frappé la veille son producteur Diego “Music” Lubaki à cause de dettes d’argent.
Il a été acclamé par des fans en liesse, quand il est sorti libre de son procès. Dans la matinée, près de 200 personnes se serrent dans la salle aux néons blafards, où quatre ventilateurs peinent à brasser l’air. Aux fenêtres, quelques curieux se sont agglutinés pour suivre ce deuxième jour de procès. Foule hétéroclite: des hommes, des femmes, des jeunes, des moins jeunes.
Dénominateur commun: la plupart sont des fans venus soutenir leur idole. Une vedette de renommée internationale qui, excepté le jeans, porte la même tenue que la veille au tribunal : le juge avait ordonné son placement en détention préventive mercredi soir, après l’exposé des faits et l’audition des témoins.
La quinzaine d’avocats de la défense se présente tour à tour au juge. L’accusation reste invisible de longues minutes. Mais quand elle arrive, c’est pour annoncer que Diego Lubaki estime que les “coups de poing” de Koffi n’étaient qu’un “incident malheureux”. Lubaki “a eu le temps de réfléchir mûrement seul devant sa conscience (…) Il a souhaité se désister pour privilégier la paix sociale et rétablir la paix entre lui et celui qu’il appelle son “grand frère” depuis ce matin”, dit l’un de ses avocats, avant de quitter le prétoire.
La défense espère que le ministère public va se désister mais le procureur ne demande l’acquittement que pour la “destruction méchante” “forme de vandalisme passible de 5 ans de prison” de la porte de la chambre d’hôtel où les deux hommes en sont venus aux mains.
Pour les “coups et blessures volontaires”, le procureur rappelle que la célébrité du prévenu l’engage: “La société lui donne beaucoup, il doit donner beaucoup à la société. Le comportement de Koffi Olomidé a un impact terrible sur la société, sur la jeunesse”.
Une condamnation pour l’exemple à trois mois de prison avec sursis
Ce “porte étendard” de la RDC et de la “démocratie” dans le pays “doit mériter un châtiment qui est dû à son rang”, plaide-t-il enfin. Contre la star de la rumba, il requiert le maximum, soit 6 mois de détention et 100.000 francs congolais (environ 88,5 dollars/ 71 euros) d’amende.
La défense crie à l’”acharnement”. Lire la suite sur Francetv.fr