Un sommet est organisé, ce mardi, en Ouganda pour tenter d’enrayer la violence que font régner de nombreuses factions dans l’est de la RD Congo. Tour d’horizon des groupes armés qui s’affrontent dans la région.
Les chefs d’État de la région des Grands Lacs (RD Congo, Congo-Brazzaville, Rwanda, Ouganda, Angola, Kenya, Soudan, Burundi, Centrafrique, Tanzanie, Zambie) se réunissent, ce mardi, à Kampala, la capitale ougandaise, pour tenter de mettre sur pied une “force neutre” chargée “d’éradiquer ” les groupes armés actifs qui sévissent, depuis plusieurs années, dans l’est de la RD Congo (RDC).
Le président de la RDC, Joseph Kabila, et son homologue rwandais, Paul Kagame, principaux acteurs – et rivaux – de ce sommet crucial censé mettre un terme à l’instabilité en RDC, s’accusent mutuellement de soutenir les nombreuses factions qui s’affrontent depuis plusieurs années dans les provinces du Nord et du Sud Kivu, ainsi que dans le district de l’Ituri, au détriment de la population congolaise, première victime de ces combats. Qui sont exactement ces groupes armés ? État des lieux.
- Le M-23
Le M-23 (Mouvement du 23-Mars) désigne les mutins de l’ancienne rébellion à majorité tutshie du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) de l’ex-rebelle Laurent Nkunda, arrêté au Rwanda en janvier 2009.
Le nom de ce mouvement fait référence au 23 mars 2009, date à laquelle le CNDP a signé un accord avec le gouvernement congolais pour mettre fin à la rébellion – motivée par diverses revendications politico-sociales -, se muer en parti politique, et intégrer ses troupes à l’armée régulière congolaise, les Forces armées de RD Congo (FARDC).
Moins d’un mois après cet accord et leur enrôlement dans les FARDC, les mutins ont toutefois retourné leurs armes contre Kinshasa, estimant que la mise en application de l’accord de 2009 portant sur leur intégration dans l’armée régulière et la reconnaissance de leurs grades n’était pas respectée. La RDC accuse aujourd’hui le Rwanda et l’Ouganda de soutenir le M-23 – ce que les deux pays nient formellement. Depuis plusieurs mois, ces rebelles menacent d’envahir Goma (la capitale de la province du Nord Kivu, dans l’est de la RDC).
- Les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR)
Ce mouvement, fondé en 2000, regroupe des rebelles rwandais hutus affirmant défendre les intérêts des Hutus réfugiés en RDC à la suite du génocide de 1994. Selon la plupart des observateurs, une partie de ses membres, issus de l’Armée de libération du Rwanda, sont néanmoins impliqués dans l’extermination des Tutsis.
En signe d’apaisement, Joseph Kabila, le président congolais – accusé de les avoir soutenus pendant un temps par Kigali -, a autorisé en 2009 les troupes rwandaises à pénétrer sur le sol congolais pour traquer les FDLR. Une initiative qui n’a cependant jamais permis d’apaiser les relations entre les deux pays, le Rwanda n’ayant jamais cessé d’accuser Kinshasa de continuer à soutenir les rebelles.
Selon plusieurs rapports de l’ONU, les viols de masse, massacres et autres atrocités commis par les rebelles du FDLR, mais aussi par les troupes gouvernementales, sont monnaie courante dans la région. Lire la suite sur france24.com