RDC : Le M23 progresse vers Rutshuru-Courrier international

Jusqu’où iront les rebelles du M23 ? Les événements s’accélèrent à l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) : la ville de Bunagana est tombée aux mains des rebelles vendredi et plus de 600 militaires congolais ont fui les combats en Ouganda. Le M23 encercle actuellement Rutshuru, dernier verrou avant Goma la capitale régionale du Nord-Kivu. Un scénario déjà vécu en 2008 avec la rébellion de Laurent Nkunda.

Depuis vendredi 6 juillet 2012, la ville de Bunagana, à la frontière avec l’Ouganda se trouve aux mains des rebelles du M23. Après de violents combats, la population et plus de 600 soldats de l’armée congolaise (FARDC) se sont réfugiés en Ouganda. La rébellion indique avoir  récupéré un important stock de matériels et d’armes laissé par les forces gouvernementales.

Après la prise de Bunagana, le M23 occupe maintenant Rangira et Rwanguba et se dirige vers la ville de Rutshuru, le chef lieu du territoire. La ville serait déjà encerclée par la rébellion du colonel Mukenga, à une soixantaine de kilomètres seulement de Goma, la capitale du Nord-Kivu.

Les événements de ces dernières heures à l’ Est de la République démocratique du Congo, ne sont pas sans rappeler ceux de 2008. «On a le sentiment désagréable que l’histoire se répète, avec des ex-CNDP (dont est issue le M23, ndlr) qui parviennent à prendre le contrôle de plusieurs axes stratégiques comme ils l’avaient fait en 2008», souligne Paule Rigaud, directrice adjointe d’Amnesty International pour l’Afrique. «Il y a cinq ans, une situation similaire avait donné lieu à des atrocités, dont le massacre de Kiwanja au cours duquel au moins 150 civils avaient été tué par le CNDP.»

Amnesty international s’inquiète «de la montée en puissance du M23, qui s’apprêterait selon certaines informations à prendre des villes importantes, en particulier dans le territoire de Masisi, ancien fief du CNDP.» Lors le la rébellion menée par Laurent Nkunda fin 2008, le CNDP avait fini par contrôler la plupart des territoires du Masisi et de Rutshuru et menaçait de faire tomber Goma. Finalement, les accords de paix, signés en 2009 entre le gouvernement congolais et les rebelles du CNDP, ont stoppé l’avancée rebelle et ont permis l’intégration des ex-miliciens dans l’armée régulière congolaise (FARDC). Mais l’intégration politique du mouvement n’a jamais eu lieu et le CNDP est toujours resté en marge des institutions congolaises. Lire la suite sur courrierinternational.com