Des munitions suisses auraient été livrées en RDC- Le Matin

Armes —  Des munitions suisses se sont «très probablement» retrouvées dans les mains de la police de la RDC fin 2011, selon Amnesty International.

Une entreprise helvétique avait vendu des armes à une compagnie sud-africaine qui les a expédiées en République Démocratique du Congo (RDC), alors que Berne interdit l’exportation d’armes vers ce pays.

Selon un rapport publié mardi par l’ONG, Pretoria a informé l’ONU en décembre que la société «Nobleteq Arms and Ammunition» avait «l’intention de délivrer» 3300 munitions à la police nationale congolaise. AI précise toutefois ne pas avoir la certitude absolue que les armes sont arrivées à destination.

Depuis 2008, l’ONU n’interdit plus la vente d’armes aux entités gouvernementales de la République démocratique du Congo (RDC), mais toute transaction doit lui être notifiée.

L’expéditeur des munitions est la compagnie Brugger&Thomet, basée à Thoune (BE).

Mais AI n’a pas la Pour Alain Bovard, juriste auprès de la section suisse d’AI, «soit l’Afrique du Sud n’a pas respecté la clause sur l’utilisation finale des armes qui lui sont livrées, soit l’entreprise suisse était au courant de la destination finale de ces munitions. Nous attendons la réaction du gouvernement sud- africain pour nous déterminer», a-t-il déclaré.

Sévérité suisse pas suivie

Le Conseil fédéral a écrit dans une lettre datée du 24 mai et publiée dans le rapport d’AI, que «la Suisse n’a jamais délivré aucune autorisation pour l’exportation de matériel de guerre en RDC».

«Cette affaire montre que même si nos lois sont strictes en matière d’exportation d’armement, les entreprises suisses dépendent de la propension des autres Etats à respecter les mêmes normes que nous», a réagi Alain Bovard. Lire la suite sur le matin.ch