Human Rights Watch (HRW) a accusé, lundi 4 juin, des soldats rwandais de soutien à une mutinerie en cours dans l’est de la République démocratique du Congo. “Des responsables militaires rwandais ont armé et soutenu (le soulèvement) mené par le général Bosco Ntaganda, qui est aujourd’hui recherché pour crimes de guerre par la Cour pénale internationale (CPI),” affirme l’organisation dans un communiqué.
Selon l’ONG, basée à New York, les militaires ont permis à Ntaganda d’entrer au Rwanda, l’ont approvisionné en fusils d’assaut, grenades, mitrailleuses et artillerie antiaérienne. Ils lui auraient aussi fourni deux cents à trois cents recrues, dont des civils enrôlés de force et des enfants de moins de 18 ans.
“Des témoins ont raconté que certaines recrues avaient été exécutées sommairement sur les ordres des hommes de Ntaganda alors qu’elles tentaient de s’échapper”, précise par ailleurs HRW.
LA COLÈRE DE KIGALI
Avant même la publication du communiqué de l’organisation, Kigali avait qualifié d’“irresponsables” les allégations de l’organisation, les jugeant “pas moins dangereuses que des balles ou des machettes.”
“Qui bénéficie de l’instabilité continue dans l’est de la RDC ? Pas le peuple rwandais, pas le peuple congolais,” a poursuivi dans un communiqué la ministre des affaires étrangères rwandaise,Louise Mushikiwabo. “Les premiers bénéficiaires sont les terroristes du FDLR qui se nourrissent de l’insécurité”.
Actifs dans l’est de la RDC, les rebelles des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) sont composés notamment de Hutus soupçonnés de participation au génocide contre les Tutsi au Rwanda en 1994.
Pendant la première guerre du Congo (1996), le Rwanda a reconnu avoir soutenu des groupes armés dans l’est de la RDC, pour venir à bout des membres du FDLR qui se réarmaient dans des camps de réfugiés congolais.
La semaine dernière, un rapport de la mission de l’ONU en RDC (Monusco) affirmant que des Rwandais avaient été recrutés et formés dans leur pays pour renforcer des mutins ex-rebelles de l’armée congolaise avait déjà déclenché la colère de Kigali. La Monusco avait alors tenté d’appaiser les choses, affirmant qu’elle n’avait aucune preuve directe du soutien et avoir juste relayé des témoignages.
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