Des milliers d’hectares de forêt dans la Province Orientale sont détruits sans aucune contrepartie par plus de deux cents cinquante exploitants miniers étrangers qui ne sont pas en règle avec l’administration provinciale. Le gouverneur Jean Bamanisa l’a dénoncé dimanche 15 février lors d’une conférence de presse à l’issue d’un travail de contrôle de ces exploitants, dont la majorité opère dans le district de l’Ituri.
Parmi ces exploitants, il y a dix-sept Chinois, des Tanzaniens et des Brésiliens. La plupart d’entre eux utilisent des produits toxiques tels que le cyanure au mépris de la loi.
Ces exploitants de l’or exercent leurs activités essentiellement dans les territoires d’Irumu, Mambasa, Djugu et Mahagi. Ils font tous de l’exploitation semi-industrielle avec de grosses machines, en terre ferme ou dans les cours d’eau.
Aucun d’entre eux ne dispose d’un récépissé du gouverneur lui permettant d’exercer cette activité. Certains n’ont même pas de passeports ni de visas de séjour en RDC.
En dehors de tout cela, Jean Bamanisa leur reproche la destruction de l’écosystème.
«Nous constatons qu’il y a un afflux important des sujets chinois, brésiliens, tanzaniens…, qui viennent [dans la Province Orientale]. Je n’avais jamais signé un seul récépissé pour la vingtaine d’entreprises qui se trouvent ici. Il y a destruction de l’environnement ! J’ai vu à Niania des bacs de décantations à base de cyanure, qui sont à ciel ouvert. Voilà autant de dangers dans l’environnement», a déclaré le gouverneur
Jean Bamanisa se dit déterminé à remettre de l’ordre dans ce secteur. Un autre grief qui pèse sur ces exploitants: les minerais qui sortent frauduleusement du pays alimentent les groupes armés comme les ADF, qui sèment la terreur contre les populations civiles.
«Ce sont des réseaux qui ont alimenté les groupes armés. [Ces derniers] ont alimenté ces creuseurs pour créer une voie de sortie de ces produits», a expliqué le gouverneur.
Jean Bamanisa promet d’expulser les exploitants qui séjournent illégalement dans la province. Certains seront envoyés aux autorités minières à Kinshasa auprès de qui ils disent tenir leur autorisation d’exploiter de l’or. En revanche, ceux qui voudront régulariser leur situation devront payer des pénalités évaluées à des milliers de dollars américains.
Aucun des exploitants incriminés n’a voulu s’exprimer sur cette question.
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