La plaine de la Ruzizi court le risque de devenir un désert dans cinq ans si rien n’est fait pour sa reforestation, a estimé samedi 27 septembre à Luberizi Rusakumba Tumba Amilard, expert en agroforesterie et professeur à l’Institut agronomique de Nakabasa. Des efforts considérables devraient être faits par le gouvernement, selon lui, pour donner la chance à la survie de la population de la Ruzizi.
Intervenant sur Radio Okapi, Amilard RusakumbaTumba redoute le spectre de la désertification de Luberizi:
«On trouve que d’ici 5 ans, nous risquons d’entrer dans le désert si le gouvernement n’intervient pas. Quand vous arrivez dans un endroit [comme Luberizi] où vous retrouvez l’”Erforbiatrigona” en grande quantité, des arbres qu’on appelle localement «Mibamba» ou «Bihahe», ça caractérise purement le désert. Ça annonce directement le désert.»
Les conséquences, selon lui, c’est la rareté de pluies. «Le climat est trop chauffé. L’aération n’est plus conforme parce qu’il n’y a pas le renouvellement. Et la température est plus élevée dans toute la plaine de la Ruzizi, depuis Kamanyola jusqu’à Uvira, mais plus précisément ici [à Luberizi]»
Amilard RusakumbaTumba explique que cette situation fait suite à la déforestation de la zone :
«L’arbre est coupé en désordre, sans suivi ni intervention du gouvernement. Les bucherons coupent très sérieusement même l’arbre qui va repousser. On suit même la racine jusqu’au niveau de la coiffe.»
La même source accuse aussi particulièrement l’armée régulière. «Chez nous à Luberizi, là où nous avons un camp des militaires FARDC, le CBR (Centre de brassage et de recyclage), les militaires déracinent tout pour qu’ils puissent trouver les moyens de vivre», a affirmé le professeur Rusakumba.
Il a par ailleurs appelé le gouvernement congolais à intervenir pour «que ceux qui brûlent aussi la brousse stoppent leur activité.»
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