Province Orientale: les exploitants artisanaux du bois dénoncent la «déstabilisation» de leurs activités

Troncs d’arbres dans la concession Safbois à Djabir, prêt de Isangi, dans la province orientale, 2005.

Les exploitants artisanaux du bois de la Province Orientale dénoncent ce qu’ils qualifient de  «déstabilisation» de leurs activités par les autorités   provinciales.  Dans un mémorandum adressé au gouverneur de province la semaine dernière,  ils fustigent la réduction de la durée de validité des documents officiels d’exploitation forestière et la majoration des taxes à payer.

Les exploitants artisanaux du bois déplorent notamment  le rabattement de l’agrément sur l’exploitation forestière à une année au lieu des trois ans,  comme prévu par l’arrêté du ministère de tutelle. Et le permis d’exploitation, qui autorise à exploiter environ 90 mètres annuellement passe aujourd’hui à 3 ans, soit environ 30 mètres cubes d’exploitation par an.

A cela s’ajoute, selon les signataires du memo, la majoration estimée à 100 % des taxes à payer.

D’après ces exploitants artisanaux du bois, cette situation favorise les exploitations illicites, au détriment des exploitants forestiers qui sont en règle vis-à-vis de l’Etat. Par  cette mesure des autorités provinciales, ces opérateurs disent ne plus profiter du fruit de leur travail par manque de rentabilité.

Ils recommandent aux autorités provinciales de revenir sur les dispositions antérieures  encore en vigueur et qui émanent du ministère de tutelle. Cela, selon eux, redynamiserait ce secteur et assurerait l’équité dans l’opération d’exploitation forestière  dans la Province Orientale.

Le vice-président  des exploitants artisanaux du bois de Kisangani, Clément Omari, explique:

«Le souhait, c’est de nous laisser comme dans d’autres provinces de la République: c’est trois ans pour l’agrément et, même l’édit [de l’assemblée provinciale le dit, il faut payer] entre 100 et 500 dollars américains. Mais, aujourd’hui, nous payons plus de 500 dollars pour l’agrément.»

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Pour le ministre provincial des Ressources naturelles, Paulin Odiane, aucune loi n’a été jusqu’à présent violée. Son ministère n’a fait qu’appliquer l’édit portant réglementation en la matière, a-t-il poursuivi, appelant les exploitants lésés «à recourir à  la Cour suprême de justice.»

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