La RDC annonce une enquête judiciaire sur l’affaire du bois saisi en Belgique

Coupe illégale de bois par des scieurs de bois artisanaux dans l’Ituri. 2006.

Le ministre de l’Environnement, Bavon N’sa Mputu a annoncé dimanche 21 avril l’ouverture d’une enquête judiciaire auprès du Parquet général de la République sur le dossier de 40 mètres cubes de bois sciés Afrormosia saisis à Anvers (Belgique). C’est depuis le 10 avril que Greenpeace a demandé aux autorités belges de saisir définitivement cette cargaison qu’elle soupçonne d’avoir une origine illicite. Ce bois est pourtant interdit d’exploitation en RDC.

Bavon N’sa Mputu estime que la justice congolaise doit éclairer l’opinion sur ce bois d’une valeur estimée entre 60 000 et 70 000 euros exporté par la société d’exploitation forestière Tala Tina et que les autorités belges ont saisi.

«Nous avons hérité d’une situation où il y a eu des centaines de permis [d'exploitation] distribués dans tous les sens. Le cas du bois saisi à Anvers tombe dans le lot de ces différents permis distribués», a expliqué le ministre.

Bavon N’sa Mputu promet de prendre des «mesures rigoureuses qui s’imposent» au terme de l’enquête du parquet général de la République.

Le ministre s’étonne que l’opérateur forestier qui a exporté ces bois n’ait pas l’Afrormosia dans sa concession. La saisie de ces bois a été dénoncée par Greenpeace international. Cette ONG a appelé le gouvernement belge a appliqué la loi adoptée en mars dernier qui interdit de commercialiser du bois d’origine illégale dans l’Union européenne.

Dans un rapport de 12 pages publié en mars dernier, Greenpeace avait dénoncé l’exploitation illégale du bois en RDC qui, selon elle, plonge le pays dans un « chaos organisé » et fait perdre au trésor public beaucoup d’argent.

Sur base des recherches et des visites de terrain dans la province de Bandundu et certaines installations portuaires, Greenpeace explique que l’exploitation illégale du bois dans les forêts congolaises est favorisée par l’absence de gouvernance, de l’application des lois et de transparence dans le secteur forestier.

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