Goma: des chercheurs évaluent l’impact sanitaire des éruptions volcaniques

Vue aérienne du volcan Nyiragongo à Goma, 2006.Vue aérienne du volcan Nyiragongo à Goma, 2006.

Vue aérienne du volcan Nyiragongo à Goma, 2006.

Onze enquêteurs du Musée royal belge en Afrique centrale, de la division provinciale de la Santé du Nord-Kivu et de l’Observatoire volcanologique de Goma (OVG) étudient l’impact du gaz produit par les volcans Nyiragongo et Nyamulagira sur la santé des populations riveraines. Ils effectuent leurs recherches dans plusieurs localités environnant ces deux volcans actifs de la région de Goma.

Cette enquête épidémiologique dans les zones supposées être exposées aux risques sanitaires dus aux éruptions volcaniques vise à déceler la prévalence des maladies cutanées, oculaires et respiratoires. Selon caroline Buchelier, chercheuse au Musée royal belge en Afrique centrale, ces enquêteurs cherchent à savoir si la population concernée accède aux soins de santé appropriés, si elle a conscience de ces maladies ou si elle dispose de moyens pour se faire soigner.

Les enquêteurs de ces trois institutions devraient clôturer, ce lundi 19 mars dans la localité de Kingi, près de Sake, la récolte des données auprès des populations riveraines de ces deux volcans.

L’étude est menée dans le cadre de l’appui scientifique du Musée royal belge en Afrique centrale à l’OVG. Ce partenariat a été mis en place pour exécuter un projet, appelé : «Go-Risk », devant intervenir dans le domaine de surveillance, de formation et d’équipements. Il vient aussi de prendre en compte les risques sanitaires des effets du volcan sur la population locale. 

Tout est parti du constat fait auprès des 150 centres de santé dans les  localités proches des volcans Nyamulagira et Nyiragongo. Cette  enquête, menée entre 2009-2010, avait prouvé  qu’au cours des nombreux événements éruptifs, il y avait   un changement  dans les pathologies chez les populations vivant autour desdits volcans.

Le gaz et la poussière dégagés de ces volcans lors des éruptions, selon les mêmes chercheurs, sont éparpillés jusqu’à 500 Km à l’ouest de la montagne volcanique, où se trouvent Nyiragongo et Nyamulagira.

En mai 2010, 19 personnes sont mortes, au moins 25 autres disparues et plus de 200 ménages restés sans abris à la suite d’un éboulement provoqué par une coulée de la boue venue du sommet du volcan dormant de Karisimbi, dans la localité de Kibirigya dans le territoire de Nyiragongo.

L’éruption volcanique de Nyiragongo produite, le 17 janvier 2002, avait provoqué l’engloutissement par les laves de 13% des infrastructures de la ville de Goma (Nord-Kivu), mais a aussi occasionné la chute de 80% de l’économie de la province, selon le directeur général de l’OVG, Kacho Karume.

Un des plus dangereux d’Afrique, ce volcan avait alors éjecté un gros nuage de fumée et de cendres haut dans le ciel et déversant trois rivières de lave sur les côtés est et ouest de l’édifice volcanique, à près de 60 Km/h.

Toujours dans la même région, se trouve un autre volcan parmi les plus actifs du continent, le Nyamulagira. Il est capable de produire des coulées de lave plus de 30 kilomètres de longueur pouvant atteindre ainsi le Lac Kivu.