Nord-Kivu : la situation sécuritaire affecte le secteur économique à Beni et Butembo

La ville de Beni au Nord-Kivu. Radio Okapi/Ph.Martial Papy Mukeba.

Les journées « ville morte » organisées depuis trois jours ont négativement affecté le secteur économique dans les villes de Beni et Butembo au Nord-Kivu. La Fédération des entreprises du Congo (Fec) l’a dénoncé jeudi 14 mai dans une interview accordée à Radio Okapi. Selon le président de la Fec de Butembo, Polycarpe Ndivito, des manques à gagner se font sentir à tous les niveaux, dont l’agriculture, l’import-export, le commerce général, les banques et le secteur pétrolier.

« 80% de la population de Beni vit grâce à la production agricole. Lorsqu’elle ne peut pas vaquer à ses occupations champêtres au quotidien, cela a des conséquences néfastes sur la vie de la population et pour nous les opérateurs économiques », a affirmé Polycarpe Ndivito.

Quant à l’exportation, il a indiqué que ce marché est aussi en arrêt.

« Nous exportons les bois, les jus de palme, les cacaos…Tous les camions sont bloqués dans les frontières et ne peuvent pas entrer sur le sol congolais. Entre temps, la douane ne fait qu’augmenter », a expliqué le président de la Fec/Butembo.

Il a souligné qu’ils n’arrivent plus à faire des transferts dans les banques suite à ces journées de tension.

La société civile a organisé des journées « ville morte » à Beni pour protester contre l’insécurité. Le mot d’ordre est suivi. Le marché central Kilokwa et les commerces dans la ville n’ont pas ouvert malgré l’appel à la reprise d’activités lancé mercredi par le gouverneur Julien Paluku.

Dans les différentes agglomérations au Nord de la province, les habitants disent observer la ville morte pour compatir avec la population victime de Beni et exprimer leur consternation face à ces massacres récurrents.

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