Matata Ponyo impose des restrictions budgétaires aux ministres

Matata Ponyo Mapon, Premier ministre de la RDC. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

Toutes les dépenses autres que celles liées aux rémunérations et fonctionnement doivent être soumises à l’appréciation du Premier ministre. Ainsi en a décidé Matata Ponyo dans sa circulaire du 20 avril 2015 adressée aux membres de son gouvernement.

Cette décision est consécutive aux évolutions récentes de l’économie mondiale ainsi que certains facteurs conjoncturels endogènes qui, selon le chef du Gouvernement, ont entraîné une baisse sensible de recettes.

Puisqu’il revient au gouvernement d’ajuster ses dépenses et d’observer avec rigueur l’affectation et l’utilisation des ressources disponibles, Matata Ponyo a instruit, tel que prévu par la législation en matière des finances publiques, que toutes les dépenses, en dehors de celles relatives aux rémunérations et fonctionnement, soient désormais soumises à son appréciation et obtenir préalablement son aval.

De manière claire, les membres du gouvernement sont ainsi interdits d’engager toutes les dépenses non prises en compte dans le budget de fonctionnement de leurs cabinets respectifs, «sauf en cas d’autorisation expresse du Premier ministre.»

Pour le Gouvernement, il est question de mobiliser de moyens nécessaires afin de faire face aux impératifs de mise en place et d’installation de nouvelles structures et entités ainsi qu’aux échéances politiques à venir.

Selon le compte-rendu de la troïka stratégique du Gouvernement du 20 avril dernier, le solde des opérations financières de l’Etat, au 17 avril 2015, est déficitaire de 107,27 milliards de francs congolais, résultant des recettes de 130,87 milliards francs (30% de réalisation), et de dépenses de 238,14 milliards de francs (58% d’exécution).

Ce niveau de déficit se justifie essentiellement par la paie et les transferts aux provinces exécutés respectivement à 91% et 106%.

En attendant le probable rééquilibrage budgétaire, le Premier Ministre recommande au ministre d’Etat chargé du Budget et le ministre des Finances de veiller, dans l’exercice de leurs prérogatives en matière d’exécution des dépenses, au respect de ces directives.