Le Chef de l’Etat congolais Joseph Kabila avait posé à Kisangani la première pierre pour la construction de la Cimenterie de la Province Orientale (Cipro) le 30 juin 2007. Sept ans après, trois ministres de l’Industrie se sont succédé sans que ce projet ne se matérialise. Le député Alphonse Awenze a même initié une motion de défiance contre l’actuel ministre de l’Industrie Remy Musungayi à ce sujet. Sa motion a été rejetée. Qu’est-ce qui bloque la matérialisation de cette nouvelle usine de cimenterie ?
Des sources proches de ce dossier ont indiqué à Radio Okapi que trois préalables ont été posés par la société indienne Jaguar pour construire cette usine conformément au contrat signé avec la République démocratique du Congo.
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Le premier préalable, à en croire nos sources, c’est le transport de l’électricité jusque sur le site de Maïko, situé à plus de 50 km de Kisangani.
Le deuxième préalable est le transport de l’eau en quantité industrielle vers ce site qui devrait accueillir cette cimenterie.
Le troisième préalable, ajoutent les mêmes sources, c’est l’aménagement de ce site pour qu’il soit prêt à accueillir les travaux de construction.
Problème d’électricité
De ces trois préalables, c’est l’électricité qui pose le plus problème, soulignent nos sources. La ville de Kisangani, avec ses trois turbines, ne peut pas supporter la demande en énergie d’une cimenterie. Pour y parvenir, il faudrait construire une autre turbine.
Or, pour construire une quatrième turbine, il y a deux contraintes qui se posent : le temps et les moyens, renseignent les mêmes sources. Ces dernières précisent qu’il faut au moins 3 ans pour construire une turbine, et cela n’est pas du goût des entreprises qui tiennent à ce que les travaux de construction de la cimenterie démarrent maintenant.
Le premier site où cette cimenterie devrait être construite a été délocalisé vers la route Lubutu, à une cinquantaine de km de la ville.
Le Gouvernement provincial avait mis des moyens pour aménager ce second site. Il est actuellement abandonné et envahi par la forêt.
Problème de moyens
D’après les études initiées par le ministère de l’Industrie et réalisées par le bureau international Holtech, le gouvernement congolais devrait trouver près de 61 millions de dollars comme fonds additionnels au crédit indien de 13 millions pour démarrer les travaux.
Mais, depuis la fin des études en 2013 jusqu’à ce jour, l’Etat n’a toujours pas déboursé les 61 millions de dollars pour amorcer la construction de cette Cimenterie. A l’heure actuelle, 80 % des matériels sont arrivés à Kisangani en attente de leur acheminement au site et d’une solution sur l’énergie électrique.
Autre contrainte, c’est la faible capacité du pont Lubaya à supporter le poids de matériels lourds à acheminer vers le site.
En attendant, rien n’est encore fait sur ce projet qui est passé entre les mains de trois ministres de l’industrie.
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