RDC : la BCC réduit le taux de réserve obligatoire des banques commerciales

Le siège de la Banque Centrale du Congo, Kinshasa 2010

Le coefficient de réserve obligatoire des banques commerciales auprès de la Banque centrale du Congo (BCC) est passé de 3% à 0% pour les dépôts à terme et de 7 à 5% pour les dépôts à vue. La décision a été prise lundi 14 juillet au cours de la sixième réunion du comité de politique monétaire de la Banque centrale. Selon le gouverneur de cette institution bancaire, Déogratias Mutombo, l’objectif est de permettre aux banques opérant sur le sol congolais d’augmenter l’enveloppe de crédit à leurs clients.

Déogratias Mutombo a souligné que la RDC a énormément besoin de crédit pour sa croissance, étant donné que les difficultés d’accès aux crédits en constitue un obstacle. A l’en croire, la baisse du taux de réserve obligatoire des banques commerciales devraient favorisé l’octroi de crédit. Ces dernières disposeraient en principe d’un volume des dépôts en dollar plus conséquent pour réinjecter dans l’économie ou accorder du crédit.

« L’objectif poursuivi par cette action est de soutenir les activités de crédit pour maintenir l’élan de croissance. Ce qu’il faut retenir est que les difficultés d’accès au crédit constituent un obstacle majeur interne à la consolidation de notre croissance », a affirmé le gouverneur de la BCC.

Selon les chiffres fournis par le gouverneur Déogratias Mutombo, le volume de crédit est à ce jour d’un milliard huit cent millions de dollars américains, alors que les seuls besoins de financement en infrastructures de base s’élèvent à environ dix milliards de dollars.

« Sur ce montant d’un milliard huit cents millions de dollars américains, seuls 5% sont donnés en franc congolais. Le fait pour nous de prendre cette décision va libérer cette contrainte de réserve obligatoire sur le pouvoir de création monétaire des établissements de crédit (…) », a-t-il expliqué.

A en croire le gouverneur de la BCC, le deuxième objectif est de soutenir le processus de “dédollarisation” de l’économie congolaise.

« Cette action s’inscrit également dans le processus de dollarisation initiée conjointement avec le gouvernement de la République, étant donné que la suppression de la réserve obligatoire pour le dépôt en franc congolais et à terme favorise d’abord le franc congolais », a ajouté Deogratias Mutombo. Débarrassées de la contrainte des réserves obligatoires en franc congolais, les banques commerciales disposeront aussi d’un volume de dépôts considérable en monnaie nationale qui pourront être injectés dans l’économie pour, espèrent les autorités de la BCC, réduire l’influence du dollar.

En juin 2013, la BCC avait décidé de maintenir son taux directeur à 3 % et le coefficient de la réserve obligatoire à 7 %, affirmant avoir gardé ce taux pour pérenniser la stabilité du cadre macroéconomique au niveau national.

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