Nord-Kivu: les boissons provenant de l'Ouganda interdites d’entrée à Bunagana

Bunagana, poste frontalier entre la RDC et l’Ouganda. Photo Droits tiers

La douane congolaise au post frontalier de Bunagana (Nord-Kivu), interdit l’entrée des boissons sucrées et alcoolisées provenant de l’Ouganda. Selon ce service, il s’agit de protéger les industries locales de boissons. La douane accuse aussi les importateurs de refuser de se conformer à la nouvelle tarification douanière en vigueur depuis deux mois. De leur côté, les opérateurs économiques affirment que cette mesure affecte déjà le petit commerce de plusieurs habitants de cette cité.

Selon le président de la Fédération des entreprises du Congo (Fec) à Bunagana, Jean Cheusi, la multiplicité des taxes et les tracasseries des services de l’Etat pèsent très lourd sur les activités commerciales à Bunagana.

Il affirme que la population locale risque de ne pas supporter les effets de cette mesure. “Elle vient à peine de sortir de la guerre”, a-t-il expliqué, faisant allusion à l’occupation de cette région par la rébellion du M23 avant son démantelement en novembre 2013 par les FARDC appuyées par la Monusco.

Les opérateurs économiques se disent encore pénalisés parce qu’il n’y a pas de représentation des sociétés brassicoles congolaises à Bunagana. En plus, les stocks des industries locales, comme la Brasimba baséé à Beni, arrivent à Bunagana en quantité insuffisante.

Un de ces exportateurs a fait cette proposition aux autorités:

«Que ces industries locales, qu’on veut protéger, puissent nous approvisionner et à bon prix pour que nous ne rentrions plus en Ouganda. Dans le cas contraire, qu’on nous donne le temps de travailler et quand les choses seront bien organisées, nous allons nous conformer à cette mesure

Un casier de boissons sucrées produites en RDC coûte 12 dollars américains à Bunagana, soit le double de celui importé de l’Ouganda.  Une  bouteille de bière de Primus coûte, 1 800 francs congolais (2 USD), tandis que la bière similaire produite en l’Ouganda, appelée: «Sénateur», revient à 800 francs.

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