La Société textile de Kisangani (Sotexki) a signé un accord commercial et de coopération avec les autorités de la province de Center Equatorial State en République du Soudan du Sud pour fournir à ce pays 300 000 mètres de tissus congolais. Mais elle connaît des difficultés pour s’approvisionner régulièrement en coton, a fait savoir mardi 19 novembre le patron de cette société.
Pour faire tourner au maximum son usine et répondre à l’engagement conclu avec les Sud-Soudanais, la Sotexki doit s’approvisionner régulièrement en coton. Mais elle rencontre de sérieuses difficultés à ce sujet. Glombert Loko Mantuono, directeur général de la Sotexki explique:
«Notre matière première, c’est le coton. Nous le trouvons dans le Bas-Uele, qui est encore inaccessible. Mais je viens de suivre qu’il y a un projet sur [ce district] et un autre sur la réhabilitation du tronçon routier Kisangani –Ituri. Nous faisons du coton à Mahagi. Nous pensons que si tout est ok, les paysans continuant de planter le coton, nous pourrons nous approvisionner en coton fibre à partir de Mahagi.»
Le contrat prévoit que la Sotexki produise et fournisse au Soudan du Sud cinquante mille pagnes, qui représente pratiquement 300 000 mètres de tissus. Ce qui représente pratiquement la production d’un mois dans un contexte difficile pour la société, souligne le directeur général de la Sotexki.
Cet accord est intervenu à l’issue de la Table ronde des bailleurs de fonds de la Province Orientale, tenue du 13 au 15 novembre à Kisangani.
Victime des conflits armés
La Société textile de Kisangani a été créée juridiquement en 1971. Son inauguration est intervenue le 24 novembre 1974 par feu le président Mobutu Sese Seko. Au début de son fonctionnement, la Sotexki employait mille travailleurs avec une capacité de production de 1,5 million de mètres linéaires de tissu.
Avec le pillage généralisé dans l’ex-République du Zaïre en 1991, la Sotexki a vu sa production dégringoler et son personnel réduit à la baisse. La situation s’est empirée en 1993 avec la contrefaçon de ses dessins par des industries textiles étrangères et l’importation massive des wax de l’étranger.
Au moment où elle tentait de se réorganiser face à cette concurrence déloyale, la guerre de l’AFDL de 1996 à 1997 a encore empêché l’entreprise de tourner normalement.
De mai à juillet 1997, la Sotexki a repris ses activités après avoir réuni des moyens conséquents. A l’époque, une main d’œuvre de quatre cents travailleurs était utilisée pour produire 400 000 mètres de tissus. De juin à juillet 1998, elle produisait un million de mètres linéaire de tissu avec le concours de mille travailleurs.
Cependant, la guerre du RCD en août 1998 a plongé une fois de plus la Sotexki dans les difficultés de fonctionnement. Cette chute a réduit sensiblement sa production 400 voire 300 000 mètres de tissus. La Sotexki était alors coupée de son marché de l’ouest du pays.
Actuellement, la Sotexki tourne sur base des commandes faites par des entreprises nationales et étrangères, par des commandes faites occasionnellement pour les grandes festivités en utilisant 250 à 500 travailleurs. Ces commandes représentent 75 % de sa production actuelle.
Lire aussi sur radiookapi.net: