RDC: le Gouvernement veut baisser les prix des produits de première nécessité

Au coeur du grand marché de Kinshasa

Le ministère de l’Economie et Commerce et celui des Finances ont réuni mercredi 18 septembre à Kinshasa le patronat congolais, les entreprises du portefeuille de l’Etat, l’association des consommateurs  ainsi que le représentant des établissements publics pour étudier les mesures nécessaires pour baisser les prix des produits de  première nécessité en RDC. Ces produits coûtent cher par rapport au pouvoir d’achat de la population, a admis le ministre de l’Economie, Jean-Paul Nemoyato.

Le gouvernement veut notamment baisser les prix des produits les plus consommés dans le pays. Il s’agit entre autres du riz, du chinchard, du poulet et du ciment gris.

Pour Jean-Paul Nemoyato, les participants à cet atelier vont notamment se pencher sur les éléments qui surchargent la structure des prix.

«La loi a fixé en des termes clairs la marge bénéficiaire des grossistes et celle des détaillants. Sur cette base légale, nous allons nettoyer les structures des prix, de sorte que le nettoyage permette d’élaguer les éléments qui surchargent ces structures», a-t-il annoncé.

Pour la Fédération des entreprises du Congo (Fec), le gouvernement devrait depuis longtemps se pencher  sur cette question.

Le secrétaire général du patronat congolais, M. Bononge, a par ailleurs  encouragé les importateurs à assurer la transparence dans la structure des prix des produits concernés:

«Nous poussons toujours nos membres à la transparence. C’est-à-dire quand on a importé un carton de Mpiodi [chinchard] qu’on puisse dire : on l’a acheté à tel prix en Namibie, on a payé autant comme frais de transport, qu’est-ce que la douane a coûté ? Et pourquoi le carton est à tel prix ?»

Cet atelier fait suite à une série de négociations entreprises par le ministère de lEconomie et Commerce avec les représentants de la Fec, de l’Anep et des établissements publics, depuis la publication du rapport du cabinet d’études international Menaa-Finance sur les structures des prix le 26 juillet dernier.

Ce rapport a révélé, d’après le ministre Nemoyato, que «pour l’exercice 2012, la marge bénéficiaire des importateurs en RDC se situait à plus de 33 %, trois fois supérieure à la marge légale, en ce qui concerne le chinchard

Cette étude menée sur demande du gouvernement congolais a par ailleurs recommandé à Kinshasa de créer des conditions pour une plus forte indépendance alimentaire grâce à la promotion et à la  professionnalisation de l’agriculture, par exemple.