Les activités ont été paralysées ce mardi 16 juillet dans presque tous les marchés de la ville de Kinshasa. Les vendeurs n’ont pas ouvert leurs petits commerces pour protester contre l’impôt forfaitaire sur le bénéfice institué par le Gouvernement. Cet impôt est fixé à 50 000 francs congolais (54 USD) l’an.
Presque toutes les activités commerciales ont été paralysées ce mardi par exemple au grand marché de la capitale congolaise. A travers ce mouvement de grève, les opérateurs économiques patentés qui ont des étalages dans les marchés veulent que l’exécutif central revoie sa décision.
Les commerçants ont affirmé ne pas être en mesure de supporter cette nouvelle imposition de 50 000 francs, en plus de la patente habituelle de 28 000 francs (34.4 USD).
Le syndicat national des vendeurs du Congo demande tout simplement aux autorités de catégoriser les personnes qui doivent payer cet impôt. Son président Guylain Lokofo affirme avoir adressé une correspondance à cet effet au ministre délégué aux Finances, qui n’a toujours pas réagi.
Guylain Lokofo accuse le fisc d’agir en contradiction avec le compromis trouvé avec les vendeurs :
«On s’était mis d’accord avec le directeur de la DGI [Direction général des impôts], le service habilité à recouvrer cet impôt, que les vendeurs qui tiennent des étalages au marché central ne devront pas souscrire à cet impôt. Contre toute attente le même service a envoyé ses agents sur le terrain, demandant aux vendeurs de payer cet impôt avant la 31 juillet. C’est la descente des agents du fisc qui a énervé les vendeurs.»
Reprise à Mbuji-Mayi
Les activités ont repris ce même mardi au grand marché Bakwa Dianga de la commune de Dibindi à Mbuji-Mayi, après avoir été perturbées toute la journée de lundi. Les vendeurs ont fermé leurs commerces pour protester également contre le recouvrement, par les agents de la Direction provinciale des impôts (DPI), de ce nouvel impôt.
Les vendeurs ont fermé leurs commerces à l’arrivée des percepteurs de la DPI. Tous les dépôts, hangars et autres boutiques sont restés ainsi fermés toute la journée de lundi.
Une partie des commerçants qui voulaient vendre ont été empêchés par leurs collègues encore plus violents et qui menaçaient de piller leurs marchandises.
Cette situation a créé une forte tension sur place, «avec risque que les enfants de la rue s’y mêlent et occasionnent des vols à grande échelle», a indiqué un témoin. La police a dû se déployer et évacuer tout le monde.
Cette taxe est créée au terme de l’ordonnance loi Nº003 2012 du 21 septembre portant régime fiscal applicables à la micro-entreprise, «celle qui réalise un chiffre d’affaires annuel ne dépassant pas 10.000.000,00 de francs congolais» (10 870 USD).
Les vendeurs ont estimé que le montant de cet impôt était exorbitant dans le contexte économique actuel de cette ville, où le pouvoir d’achat de la population a sensiblement diminué. Ils ont demandé alors qu’«un mécanisme soit trouvé de commun accord avec la DPI pour que la taxe ne pèse pas trop sur le contribuable», sans autres précisions.
De leur côté, les responsables locaux de la DPI ont estimé que le temps de la vulgarisation et de la sensibilisation des commerçants était déjà passé. Tout le monde devrait s’acquitter de ses obligations, ont-ils soutiennent.
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