La Fédération des entreprises du Congo (Fec) estime qu’il revient au gouvernement de veiller à l’application des mesures concernant la rémunération des chauffeurs et de leurs convoyeurs. Ces derniers étaient entrés en grève lundi 8 avril pour réclamer le respect de leur nouveau barème salarial decidé en janvier dernier. Pour le 2e vice-président de cette fédération dans le Bas-Congo, la Fec n’est pas responsable du non respect de ces mesures par certains de ses membres.
Jean-Luc Bekama en rejette la responsabilité au comité de suivi mis en place par le gouvernement pour s’assurer de l’application de l’accord signé entre les transporteurs et leurs employés.
En janvier dernier, au terme d’une précédente grève de deux semaines, qui
avait abouti à des négociations avec leurs employeurs, sous les auspices du
gouvernement, les conducteurs des poids lourds et leurs convoyeurs avaient
obtenu une majoration d’environ 600% de leurs salaires et primes.
Trois mois plus tard, seules quatre entreprises sur vingt-quatre ont
respecté ce nouveau barème salarial, selon les ministres des Transports et
de l’Emploi, qui menacent de retirer aux racalcitrants leurs permis
d’exploitation.
Pour Jean-Luc Bekama, 2e vice-président de la Fec, seul le gouvernement est
habilité à faire respecter les mesures prises lors des négociations de
janvier.
«Nous avons la mission d’encadrement des membres. Et la Fédération des
entreprises du Congo a toujours rappelé à ses membres le respect des textes
et lois de la République. Alors, ceux des membres de la Fec qui n’ont pas
appliqué ces dispositions – il y a une commission qui a été mise en place
– il appartenait au gouvernement, avant l’échéance, de passer vérifier
auprès de ces sociétés, qui a appliqué et qui n’a pas appliqué, et non à la
Fec», a-t-il soutenu.
Les chauffeurs et convoyeurs poids lourds de Kinshasa ont finalement levé la grève mercredi en attendant de nouvelles négociations entre le gouvernement et leurs employeurs.
« Une réaction en chaîne »
Entre-temps, les conséquences de cette grève, qui a coïncidé avec celle
enclenchée par les employés de la Société commerciale des transports et des
Ports (SCTP), commence déjà à se faire ressentir au port de Matadi, dans le
Bas-Congo.
Les travailleurs de la SCTP réclament la revalorisation de la
parité dollar-franc congolais appliquée pour leur salaire. Ils disent
percevoir 530 francs congolais pour 1 dollar au lieu de 920 francs, le taux
appliqué sur le marché.
Pour Jean-Luc Bekama, la conjonction de ces grèves risque de paralyser
totalement les activités dans ce port commercial.
«Si la marchandise ne peut pas quitter le port, le port est engorgé. Et si
le port est engorgé, les navires ne peuvent pas venir. Et si les navires ne
peuvent pas venir, les recettes douanières ne vont pas entrer», a-t-il
expliqué.
Ce sont les poids lourds qui acheminent les marchandises dédouanées aux
ports de Matadi et Boma vers Kinshasa avant de les acheminer vers les
autres villes du pays.
Des négociations ont commencé tard dans la soirée entre le comité de gestion de la SCPT et les travailleurs. L’ADG de cette société, Tito Umba a déploré la menace que subissent certains agents qui assurent le service minimum de la part des grévistes.
Il les a exhortés à reprendre le service en attendant l’issue de ces négociations.
« Aujourd’hui comme les négociations ont commencé, il n’y a plus de raisons que les agents restent sans travailler, ils doivent travailler et attendre les issues de travail. Même après la grève, s’ils veulent obtenir ce qu’ils demandent, ils doivent travailler. S’ils ne travaillent pas, nous aurons l’argent où ? », s’est-il interrogé.
Lire aussi sur radiookapi.net :