RDC : un cabinet d’études analyse les opportunités d’investissement dans la téléphonie cellulaire

Serge Mumbu, Directeur général du cabinet d’études de marché Target SPRL (septembre 2012).

Les investissements dans le secteur de la téléphonie mobile devraient être encouragés par le gouvernement pour que les abonnés des opérateurs mobiles soient satisfaits des services qu’ils paient. Cette recommandation émerge d’une récente étude de marché menée par le cabinet Target spécialisé dans les études quantitatives et qualitatives en Afrique centrale.

Le marché congolais de téléphonie cellulaire a beaucoup d’opportunités qui restent inexploitées. Selon l’Autorité de régulation des postes et télécommunications (ARPTC), seuls 17% des Congolais accèdent aux services de téléphonie cellulaire. Dans une récente étude publiée à Kinshasa, le cabinet d’études de marché Target tente d’analyser comment inverser cette tendance en RDC.

L’accroissement du nombre d’utilisateurs de téléphone devrait pousser les opérateurs à améliorer leurs services, selon cette étude. Cette dernière a été menée pour analyser l’intérêt du marché congolais et les chances de succès ainsi que les perspectives d’Africell, une nouvelle société de téléphonie cellulaire qui vient s’insérer dans un secteur jusque là dominé par Airtel, Vodacom et Tigo. Orange, filiale du groupe français, a racheté les parts de Congo Chine Télécom et compte bientôt lancer ses activités en RDC.

Malgré cet environnement concurrentiel, Serge Mumbu pense qu’il y a encore de la place pour un nouvel opérateur en RDC parce que ceux qui sont présents sur le marché ne satisfont pas entièrement les besoins des consommateurs en termes de qualité de service.

« Il y a beaucoup de plaintes. Le taux de fidélisation est très  faible. Ce qui fait que même un nouvel opérateur qui vient aujourd’hui avec une bonne couverture et une bonne qualité de réseau est capable de rafler des abonnés aux opérateurs actuels », explique-t-il.

Mais cette possibilité d’investir davantage dans le secteur de la téléphonie cellulaire ne peut être rendue possible que si le gouvernement octroyait certaines facilités aux investisseurs.

« L’Etat doit initier des mesures incitatives pour appeler de nouveaux annonceurs, notamment pour la vente de licence de téléphonie mobile aux operateurs. Il faut attirer de nouveaux investisseurs. Actuellement, les opérateurs se plaignent de la fiscalité qui est lourde pour ceux qui sont déjà dans le domaine », affirme Serge Mumbu.

Les entreprises de téléphonie mobile qui prestent déjà en RDC ont investi beaucoup d’argent, relève cette étude. Leurs réseaux sont implantés dans les chefs-lieux et les grandes villes de la RDC. L’étude recommande recommande aux nouveaux investisseurs dans ce secteur d’aborder le marché avec une approche territoriale.

« Ils doivent commencer par une province, y consolider leurs activités avant de les étendre. Ce n’est qu’après, au fur et à mesure qu’elles pourront s’implanter dans d’autres provinces », conseille Serge Mumbu.

Une meilleure pénétration de la téléphonie mobile faciliterait beaucoup de transactions en RDC, un pays où beaucoup d’infrastructures sont encore à construire. L’étude de Target rappelle que la téléphonie mobile ne se réduit plus aux appels seulement. Elle s’étend également aux transactions financières. Avec le mobile money, par exemple, un service offert par Airtel, Tigo et bientôt Vodacom. Et l’accès à Internet de troisième génération.

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