Le ministre de l’Energie, Gilbert Tshongo, a présenté, vendredi 20 mai, le projet de loi sur la libéralisation du secteur de l’électricité en RDC à l’Assemblée nationale. Selon lui, cette loi tend à couvrir tous les besoins en électricité dans tous les secteurs d’activités du pays. Les députés ont, quant à eux, exprimé de vives préoccupations à ce sujet, alors que, sur le terrain, la population croupit dans le noir.
Dans leurs interventions, les députés ont exprimé leur révolte face aux poches noires constatées dans plusieurs parties de la ville de Kinshasa et dans les provinces. Ils ont par ce fait, soulevé quelques questions:
- quel bilan peut-on tirer à ce jour du chantier électricité ?
- que sont devenus les transformateurs géants et autres câbles que les responsables de la Snel ont présentés dernièrement à la population kinoise?
- que dire du programme «délestage zéro» ?
- pourquoi certains coins du pays demeurent –ils dans l’obscurité jusqu’à ce jour?
- quels sont les mécanismes que le gouvernement compte mettre en place pour éviter que les étrangers soient les seuls bénéficiaires de la libération du secteur de l’électricité?
Ces préoccupations et bien d’autres encore ont été soulevées au cours du débat général à l’Assemblée nationale.
Pour les élus du peuple, l’électricité est un produit déterminant dans le développement du pays. Sa libéralisation s’impose. Ils espèrent voir la loi libéraliser effectivement ce secteur et apporter le courant électrique même dans les campagnes.
Prenant la parole à son tour, le ministre Tshongo a sollicité un délai de 48 heures pour répondre aux questions des élus.
La population croupit dans le noir
En attendant la réponse du Parlement au projet de loi sur la libéralisation du secteur de l’électricité en RDC, la majorité de la population congolaise broie du noir.
A Kinshasa, par exemple, la desserte en énergie électrique accuse des déficits énormes. Des poches noires se comptent par milliers.
A l’ouest de la capitale, le quartier Museyi à Binza Ozone, non loin du camp militaire Tshatshi, est sans électricité depuis maintenant deux mois.
A Bandalungwa, l’éternel problème de la station de Lingwala place des quartiers entiers dans un régime de délestage sans précédent.
A Matonge, au rond point Victoire, la connexion des câbles électriques n’existe que de nom. Presque toutes les maisons de commerce à cet endroit utilisent des groupes électrogènes.
A Bumbu, dans les environs de la maison communale, les habitants ne bénéficient de l’électricité qu’entre 1 heure et 5 heures du matin.
Tandis que dans le quartier Maviokele à Kimbaseke, dans la partie Est de la ville, la population ne peut utiliser l’électricité qu’entre 18 heures et 2 heures du matin.
Si à Lemba Foire, le quartier est plongé dans le noir depuis quatre jours, les habitants de Bikuku, un des quartiers de Kimbaseke sur la route de la cité de l’Espoir, affirme avoir «déjà oublié» l’électricité.
Conséquence de cette situation: ces quartiers baignent dans une obscurité prolongée.
Tout compte fait, la Snel a montré ses limites. Mais d’aucuns se demandent si sa privatisation proposée par le gouvernement représente une solution durable.
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