Après appel d’offre, l’entreprise américaine Global ITCM a gagné le marché de réhabilitation de la Société sidérurgique de Maluku (Socider), à l’arrêt depuis plusieurs années. Cependant, la cérémonie de signature de ce protocole d’accord entre les parties américaine et congolaise a avorté à deux reprises depuis le début du mois de mars. Ce report fait suite à une divergence entre les deux parties au sujet de l’occupation de maisons de la Socider.
Le représentant de Global ITCM en RDC, Jean Marie Kalumba, explique que la partie gouvernementale souhaitait prendre une partie des maisons, qui sont la propriété du complexe sidérurgique de Maluku, pour en faire un business privé. «Et nous, nous avons dit: ‘Non’,» a-t-il martelé.
Global ITCM estime que la partie congolaise n’a pas respecté toutes les clauses du contrat; arguant que, dans le cahier de charges, il est stipulé qu’à part les usines, les maisons font partie du complexe sidérurgique de Maluku.
Jean Marie Kalumba dit ne pas comprendre qu’aujourd’hui le gouvernement congolais puisse prendre une partie de ces maisons. «Alors qu’après discussion, le conseil des ministres a tranché sur cette question et nous a écrit que la société Global ITCM, doit aussi gérer les 1305 unités de maisons,» a-t-il poursuivi.
Le contrat que cette firme a remporté, selon lui, était négocié avec une commission gouvernementale composée des représentants du Premier ministre, du Comité de pilotage de la réforme des entreprises publiques (Copirep), de ministère du Portefeuille et de l’Industrie ainsi que la partie Global ITCM.
De son côté, le ministre de l’Industrie, Anicet Kuzunda, a expliqué à ce sujet que les divergences se situent à deux niveaux. D’abord, selon lui, le contrat stipule une cession partielle des maisons et non une cession totale.
La zone où se situe cette entreprise à Maluku est une frontière, où sont logés des éléments de l’armée nationale. Pour des raisons de sécurité, le gouvernement n’est pas prêt à les déloger.
Selon lui, les 350 maisons, qui sont reprises dans le contrat, suffisent pour loger les agents de l’entreprise américaine:
«D’après les termes du contrat, et même tous les accords qui ont été signés, la concession est partielle et non total. Concession partielle signifie qu’on donne une partie de la concession et on garde une autre partie pour des raisons d’utilité publique (…) Nous donnons tout les bâtiments qui comportent l’usine, et nous donnons le nombre de maisons nécessaires pour le logement des cadres, ainsi de suite.»
Ensuite, le gouvernement congolais n’est pas prêt à signer un tel contrat avec un commissionnaire, mais plutôt avec un haut responsable dûment mandaté par Global ITCM.
D’après, Anicet Kuzunda, le vice premier ministre Simon Bulupy aurait même déjà écrit à la société Global ITCM pour qu’un tel responsable vienne à Kinshasa pour signer le contrat.