Grands Lacs : la FAO veut expérimenter le projet filière riz dans la plaine de Ruzizi

Un atelier pour le lancement et la promotion de la filière riz dans la plaine de la ruzizi, pour la composante RDC, s’est tenu jeudi 25 novembre au restaurant la chandelle d’Uvira. Ce projet est le résultat d’un accord de coopération intervenu en 2003 entre d’une part les gouvernements du Burundi, du Rwanda et de l’Ouganda et d’autre part la FAO dans le cadre de son fonds pour la sécurité alimentaire mondiale.

D’après la FAO, cette nouvelle approche ne s’intéressera pas uniquement aux riziculteurs mais aussi à tous ceux qui sont dans la filière riz, transformateurs, consommateurs, commerçants, opérateurs financiers qui leur octroient des micro crédits. C’est ce qui fait la nouveauté de l’approche.

Le gouvernement italien a réussi l’expérience en Zambie, au Malawi et en Amérique du Sud avant de l’étendre au Rwanda, au Burundi et en Ouganda.

En juillet 2009, le gouvernement italien,  principal bailleur des fonds, a alloué un montant de 5,6 millions de dollarsUS pour une période de 3 ans, en vue d’étendre la zone du projet à la RDC.

Principales activités du projet

La FAO compte valoriser les productions agricoles du riz, promouvoir la culture commerciale, la génération de revenu par le producteur. Elle veut également faciliter les échanges entre les quatre pays bénéficiaires, à savoir le Rwanda, le Burundi, l’Ouganda et la RDC

Les acteurs seront donc organisés et formés sur le plan technique de gestion pour qu’ils deviennent professionnels autour de cette filière.

Ils devront avoir accès aux ressources financières pour produire, transformer et commercialiser le riz de la plaine de la Ruzizi et l’imposer au niveau du marché sous régional dans les quatre pays.

Ce n’est pas un projet d’urgence dans le cadre humanitaire. Il s’inscrit dans le temps,  selon la FAO, dans le développement durable.

Jeudi, cinquante acteurs invités à l’atelier de lancement ont été impliqués dans l’identification des besoins et la planification de différentes activités pour la mise en oeuvre du projet.

Le riz dans la plaine de la Ruzizi

La FAO a déploré le fait que le riz produit dans la plaine de la Ruzizi ne s’impose pas sur le marché sous régional.

Pourtant cette région regorge de plusieurs potentialités pour augmenter sa production. Les études préliminaires effectuées par la FAO montrent que le rendement dans la plaine de la Ruzizi, côté RDC, est de 2 tonnes de riz padis par hectare.

Dans l’autre plaine de la Ruzizi, au Burundi voisin par exemple, un hectare produit environ 10 tonnes de riz. Et au Rwanda, à Bugarama, près de Kamanyola, un hectare produit  7 à 8 tonnes de riz.

Pour le chef de projet Luabeya Franck, trois raisons expliquent cette faible production du côté RDC : le manque d’utilisation des semences améliorées, la non maîtrise des techniques culturales du riz et également la faible utilisation des intrants agricoles.

La composante RD Congo inclue les filières maïs à Goma,  riz dans la plaine de la Ruzizi et l’huile de palme à Bukavu.

Le financement global pour cette composante est à hauteur de près de 1 million 700 mille euros pour 3 ans.