Grands Lacs: la certification des minerais presque acquise


L'exploitation des minerais profite surtout aux groupes armés

Chaque colis de minerais en circulation dans les Grands Lacs devra s’accompagner d’un certificat établi par la Conférence internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRGL).

Cette proposition a émergé jeudi des discussions entre experts des dix pays membres de la CIRGL réunis depuis lundi à Bujumbura au Burundi. Le but : définir des stratégies de lutte contre le commerce des minerais dits «du sang».

Les chefs d’Etats des pays des Grands Lacs devront entériner cette proposition au cours d’un sommet prévu en novembre 2010 à Kinshasa.

«Cette rencontre sera capitale. Chaque pays devrait accepter de mettre fin à l’exploitation et au commerce illégal des ressources minières de notre région et surtout celles de la RDC», indique la Tanzanienne Liberata Mulamula,  secrétaire exécutive de la CIRGL.

Le camp congolais se veut optimiste et avant-gardiste. «Si les Etats harmonisent leurs lois minières et partagent les informations, il est possible d’arriver à la transformation de ces minerais sur place», estime Paul Mabolia Yenga, expert congolais à la rencontre de Bujumbura. A ses yeux, cela passe avant tout par la restauration de la sécurité dans la région.

«Le nouveau processus priverait les groupes armés illégaux de ressources financières et limiterait leurs exactions contre les femmes et les enfants,» analyse l’ambassadrice Liberata Mulamula.

L’exploitation illégale des ressources à l’est de la RDC fait perdre à l’Etat congolais entre 180 et 300 millions de dollars américains chaque année. Des ONG indépendantes, dont Global Witness, ont dénoncé en 2009 le lien étroit entre l’exploitation des minerais et les intérêts des groupes armés dans la région.