La question a été au centre d’une rencontre réunissant les représentants de 11 pays membres de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL), du 30 septembre au 02 octobre dernier à Gisenyi, au Rwanda, rapporte radiookapi.net
A cet effet, les onze États membres de la CIRGL ont établi une commission chargée de la lutte contre l’exploitation illégale des ressources naturelles. À l’issue de la réunion de 3 jours, cette commission présidée par la RDC a formulé plusieurs recommandations. Les représentants de neuf pays membres de la CIRGL présents à cette réunion reconnaissent que l’exploitation illégale des minerais et leur commerce illicite constituent une source potentielle de financement des groupes armés, et contribuent à l’instabilité dans la région des grands lacs d’Afrique.
Pour mettre un terme à cette situation, les représentants de 11 pays membres de la CIRGL, exceptés l’Angola et le Soudan absents à ces assises, proposent dans un premier temps l’uniformisation des lois nationales afin de sortir une politique commune visant à décourager le trafic illégal des matières premières.
Autre action envisagée: l’élaboration d’un plan de certification des produits miniers comme le coltan, la cassitérite, le wolfram et l’or. Ce plan de certification devra indiquer l’origine des produits miniers mais aussi permettre l’introduction des normes éthiques dans les méthodes de production.
Les participants à ces assises ont également recommandé l’installation d’un système d’alerte centralisé pour signaler toute fraude sur les produits miniers. Selon le communiqué final de cette rencontre, la commission chargée de la lutte contre l’exploitation illégale des ressources naturelles dans la région africaine des Grands-lacs dit reposer ses espoirs sur les États membres et certains partenaires extérieurs, comme le gouvernement de la République allemande, pour réussir cette mission.
Des crimes commis pour l’exploitation des minerais
L’exploitation illégale des minerais est à la base de beaucoup de crimes dans la région des Grands-lacs. Pour rappel, le mercredi 12 août 2009, vers 3h du matin, des éléments Maï-Maï commandés par un certain Tsheka, avaient attaqué Mpama, un site d’exploitation des minerais situé dans le territoire de Walikale, au Nord-Kivu. Cette attaque avait fait 16 morts, selon les autorités locales, et 40, d’après la Police des mines à Goma.
Le chef de la Monuc, Alan Doss, avait condamné l’attaque de Mpama et recommandé le renforcement des patrouilles des forces de la Monuc sur l’axe walikale-Bisiye. Sur le plan sanitaire, une équipe d’assistance médicale était installée à Ishenga pour recevoir les blessés victimes de cette attaque.
Au Sud Kivu voisin, les exploitants locaux des secteurs publics et privés ainsi que les acteurs de la société civile se sont également penchés sur la commercialisation transparente des minerais dans cette région au mois de juin 2009. L’option avait été levée à la suite du panel de l’Onu qui accuse les activités minières dans cette partie de la RDC, notamment l’exploitation de la cassitérite et du coltan, d’être la principale cause des guerres dans les deux Kivu. Les participants à ces travaux avaient recommandé au ministère provincial des Mines d’obliger tous les exploitants du secteur de se faire identifier et d’adhérer à la corporation professionnelle. En plus, les participants ont convenu d’encourager la publication régulière des quantités des produits achetés et exportés par les comptoirs d’achat à Bukavu.
Au delà des résolutions prises au niveau local et sous-régional, il faudra que les mesures concrètes soient appliquées sur terrain pour endiguer ce phénomène de l’exploitation illégale des minerais.
Les 11 pays membres de la Conférence internationale sur la région des Grands-lacs sont: le Burundi, la République centrafricaine, le Congo-Brazza, la RDC, le Kenya, le Rwanda, la Tanzanie, l’Uganda, la Zambie, l’Angola et le Soudan.