Kisangani: deux médecins incarcérés après la mort en couches d'une femme

Une vue aérienne de la ville de Kisangani.

Le syndicat national de médecins (Synamed) dans la Province Orientale a suspendu, mardi 23 juin, la prestation de se membres dans toutes les hôpitaux publics et privés agréés de Kisangani jusqu’à nouvel ordre. L’oraganisation proteste ainsi contre l’arrestation de deux médecins qui avaient pris en charge une femme enceinte qui est morte après accouchement par césarienne.

Les deux médecins sont incarcérés à la prison centrale de Kisangani depuis le samedi dernier. Selon le président du Synamed/Province Orientale, Dr Alliance Tagoto, ses deux collègues sont accusés d’être à l’origine du décès de la femme d’un magistrat, en avril dernier. D’après la même source, ce décès est survenu suite au manque de sang pour transfuser cette dame qui venait d’accoucher par césarienne.

Dr Tagoto a dénoncé ce qu’il considère comme un vice de procédure:

«La procédure n’est pas respectée d’autant plus que les médecins bénéficient d’un statut spécifique, qui exige [qu'en cas d'une faute de la part d'un médecin] l’Ordre des médecins devrait se réunir pour établir la culpabilité du médecin. Et la justice aussi devrait ouvrir un dossier qu’on devrait fixer au tribunal pour un jugement.»

Selon lui, un médecin peut être incarcéré, s’il est formellement condamné par la justice. «Mais, le fait d’inviter les médecins au téléphone et leur dire directement : ‘vous êtes incriminé pour homicide involontaire, vous êtes arrêtés’ [constitue un vice de procédure]. C’est comme ça que les médecins ont décidé de suspendre leur prestation, jusqu’à ce que nous allons obtenir la libération de ces confrères là », a-t-il poursuivi.

Le procureur général en Province Orientale s’est réservé de tout commentaire. Pendant ce temps, le service minimum est organisé dans toutes les formations médicales concernées par cette suspension, affirme le médecin chef de la division provinciale de la santé/Tshopo.

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