Kinshasa: les habitants de Kinkole peinent à s'approvisionner en eau potable

Pénurie d’eau potable à Kinshasa. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

Les habitants du quartier Kinkole (Commune de la N’sele) accèdent difficilement à l’eau potable à la suite de l’absence de la Régie de distribution d’eau (Regideso) dans le coin. Les populations de ce quartier situé à quelques 50 km du centre-ville de Kinshasa, recourent aux ONG qui ont installé des bornes fontaines qui fournissent de l’eau potable.

La majorité de la population de Kinkole parcoure, chaque jour, de longues distances à la recherche de l’eau pour des besoins ménagers (lessive, vaisselle et autres). D’autres s’approvisionnent aux rivières de la place.
«Nous souffrons pour accéder à l’eau. Nous Buvons de l’eau de  cette branche sale de la rivière Mosolo, ici à Kinkole au quartier Canada », s’est plaint un habitant. 

A (re) Lire:RDC: le ministre de l’Environnement déplore l’absence d’une politique de l’eau

Plus de 376 000 habitants de Kinkole, répartis sur 31 quartiers, ne sont pas servis par la Regideso. Sur place, des châteaux d’eau sont visibles du terrain de la Régie des voies aériennes (RVA) sur le boulevard Lumumba, peu après la station d’essence Plazza.

Ce sont des ouvrages de l’ONG Radep (Réseau d’approvisionnement et de distribution d’eau potable) qui fournit de l’eau aux habitants des quartiers Bahumbu 1, Bahumbu 2 et Sicotra de la commune de Nsele.
Seuls 173 abonnés reçoivent de l’eau grâce à des raccordements installés par cette structure.
Le reste de la population achète l’eau au quotidien.
«Nous achetons de l’eau. Un bidon de 25 litres à 50 Francs congolais (0,05 dollar américain). Chez-moi, nous sommes à cinq. Avec 2 000 Fc (2, 17 dollars américains), je peux faire une semaine. Pour le transport, chaque fois que nous achetons de l’eau, nous payons le chariot à 1000 Fc (1, 9 dollar américain)»,explique Nelly Bosako, une mère de famille qui habite Kinkole.

Frein aux constructions
Ces difficultés d’accès à l’eau dans la commune de Nsele ont un impact négatif sur l’expansion de la ville vers l’Est. Sous la poussée démographique, les citées poussent actuellement sur les flancs des collines et vallées proches du mont cristal. Il s’agit de la chaine des montagnes à laquelle appartient Mangengenge.

Construire dans les nouveaux quartiers pris en sandwich entre le mont cristal et le quartier Mpasa n’est pas facile. D’abord, le relief est accidenté. Ensuite, l’accès à l’eau et son transport ne sont pas du tout aisé.

Certes, la rivière Mosolo et d’autres ruisseaux serpentent entre les collines. Mais, il faut transporter cette eau jusqu’aux différents chantiers. Un maçon abordé dans un chantier de construction de maison sur la route, dite de l’Union européenne témoigne :

«Pour avoir l’eau, nous engageons les femmes. Nous nous entendons avec elles du prix. Après, elles apportent de l’eau. Elles amènent de l’eau dans des bassins pour les transvaser dans des fûts […] Nous utilisons trois tonneaux en cas de coulage. Chaque fût coûte 3000 francs congolais (plus de 3 dollars américains)».

Le propriétaire d’une maison en construction le confirme et appelle à l’intervention de l’Etat congolais:

« Les autorités se rendent comptent des constructions qui poussent et de l’occupation du site par la population. Nous ne savons pas si la Regideso viendra ici. S’il y a des difficultés, qu’ils viennent nous installer des [forages]. Cela va beaucoup nous aider ».

Selon les services administratifs de la commune de N’selé, il n’existe aucun projet étatique d’approvisionnement en eau pour les populations locales. Répondre à ce besoin n’est pas facile, a-t-il reconnu, pour cette commune de 31 quartiers et plus de 376 000 habitants.