RDC-Consultations, Minaku: «Il faut d’abord vider les arriérés électoraux»

Aubin Minaku, président de l’Assemblée nationale congolaise le 16/06/2015 à la cité de l’union africaine à Kinshasa lors des consultations. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

«Il faut mettre tout en œuvre pour que les élections se déroulent comme prévu et que nous puissions d’abord vider les arriérés électoraux avant de poursuivre avec le reste», a déclaré mardi 16 juin Aubin Minaku, président de l’Assemblée nationale de la RDC à la sortie d’une audience de trois heures entre une délégation de députés qu’il conduisait et le chef de l’Etat congolais, Joseph Kabila.

Les arriérés électoraux concernent les élections des conseillers municipaux, bourgmestres et maires prévues depuis 2006 mais jamais organisées. Le calendrier électoral de la Ceni fixe au 25 octobre 2015 les élections communales et municipales. Mais le respect de cette échéance risque d’être buté aux contraintes juridiques et financières.

A propos des finances, Aubin Minaku a affirmé «qu’il n’y a pas d’inquiétudes, mais d’interrogations responsables», ajoutant que «les difficultés financières – s’il y en avait – ne doivent pas empêcher la RDC de tenir ces élections capitales».

Sur le volet juridique, le projet de loi qui répartit les sièges aux élections locales a été renvoyé au gouvernement pour réaménagement samedi dernier, les députés l’ayant jugé en inadéquation avec les statistiques réelles sur le terrain. Un rejet qui arrive au moment où les députés vont aller en vacances. Sur ce point, Aubin Minaku s’est voulu rassurant :

«Le président de la République nous a informés qu’il [était] impérieux de tenir une session extraordinaire [du Parlement], particulièrement en ce qui concerne l’adoption du projet de loi portant sur la répartition des sièges pour les élections locales.»

Autre point abordé par Joseph Kabila et les députés : l’installation de vingt-six nouvelles provinces qui doivent remplacer les onze actuelles. Le processus doit suivre son cours « quelles qu’en soient les contraintes », a martelé Aubin Minaku.

Boycott

L’audience du président Kabila aux députés nationaux s’est déroulée en l’absence des partis phares de l’opposition. L’UDPS, l’UNC et le MLC maintiennent leur refus d’être consultés par Joseph Kabila en vue d’un dialogue national.

Mardi, une autre plate-forme de l’opposition parlementaire, la Dynamique pour l’unité d’actions de l’opposition, a elle aussi refusé de se rendre aux consultations du président qui visent, selon elle, à lui donner une prolongation de son mandat au-delà de 2016.

Une attitude que le député de l’opposition Steve Mbikayi, favorable au dialogue, juge «aberrante». Il faisait partie des députés consultés par le président.

«Il y en a qui boivent la sauce du porc, mais qui refusent d’en manger la chair. Comment voulez-vous que vous soyez à l’Assemblée nationale, votant des lois promulguées par le chef de l’Etat, et qu’il vous invite, vous dites que vous êtes opposants, vous ne venez pas ? C’est le contraire», observe-t-il.

La fin des consultations du président Kabila est prévue pour vendredi 19 juin avec la réception des patrons de presse. ​

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