Le tribunal militaire de garnison de Gemena (Equateur), siégeant à Bwamanda, a prononcé dimanche 7 juin des condamnations allant d’une année à vingt ans de prison contre cinq policiers et un militaire de la force navale. Ces audiences foraines [hors des palais de justice] visaient à lancer un message clair en direction de la population du Sud Ubangi: «les hommes en uniforme qui se comportent comme des tous puissants, sont aussi justiciables au même titre que n’importe quel citoyen.»
Cinq policiers et un militaire de la force navale ont été condamnés. Un policier de Dongo a écopé d’un an de prison, pour évasion d’un bandit de grand chemin, et le chef de poste du cachot du sous-commissariat de Dongo, de 18 mois pour complicité de cette évasion.
Un autre policier de Mbari, poursuivi pour homicide involontaire a écopé de dix ans d’emprisonnement. Il avait tué en février dernier son propre fils. Le drame est survenu alors que le policier se bagarrait avec un démobilisé qui voulait lui ravir son arme. Dans l’altercation, une balle est sortie de la gâchette et a tué le fils du policier.
La condamnation la plus forte, vingt ans de prison, a été infligée au policier Jean-Florent Dawili. Déjà condamné à 3 ans de prison pour détournement des biens saisis, il a été reconnu coupable d’avoir facilité l’évasion de deux militaires qui étaient poursuivis pour viol des mineurs à Dongo.
La localité de Bwamanda a été choisie comme le juste milieu des endroits où des forfaits reprochés aux accusés ont été commis. Pour le capitaine Anicet Kalamba, président du tribunal militaire, ces audiences visaient à montrer à la population civile qu’un policier ou un militaire peut être poursuivi par la justice pour des infractions commises au même titre que n’importe quel citoyen.
Le président du tribunal militaire de garnison de Gemena plaide auprès des autorités pour l’organisation d’autres audiences foraines à Zongo et à Dongo, des membres des forces armées doivent aussi comparaître.
Lire aussi sur radiookapi.net: