RDC : l’ONG Bac fustige la baisse de la qualité de l'enseignement

Quelques élèves finalistes, célèbrent la fin de la dernière épreuve de l’examen d’Etat ce 23/06/2011 à Kinshasa. Radio Okapi/ Ph. John Bonmpengo

Le Bureau d’action et d’éveil culturel à l’éducation (Bac) dénonce la baisse de la qualité du système éducatif en RDC qui ne permet plus aux enfants d’une certaine classe sociale d’avoir accès à une bonne éducation, instruction et formation. C’est ce qui ressort des conclusions d’une semaine de réflexion sur les examens de fin des cycles primaire et secondaire initiée par le promoteur de cette structure, Jean-Marie Ntantu-Mey.

Jean-Marie Ntantu-Mey estime que le diplôme d’Etat qui sanctionne la fin d’études secondaires a perdu sa valeur.

« Au jour d’aujourd’hui, l’examen de fin d’études primaires et le diplôme d’Etat délivrés aux finalistes, n’attestent rien, parce que sur 10 diplômés d’Etat, à peine deux savent lire et écrire. Sur 10 élèves qui terminent l’école maternelle et primaire, il y en a encore moins qui savent lire et écrire », a affirmé Ntantu-Mey qui qualifie cette  situation de génocide intellectuel.

« Ce n’est un secret pour personne que aujourd’hui l’enseignement semble comme à un génocide intellectuel des enfants d’une certaine classe. Tout le monde le sait mais tout le monde se tait », s’est-il indigné.

Le Bac interpelle les dirigeants afin qu’une réflexion soit faite le plus tôt possible sur cette question afin d’aboutir au changement de la qualité de l’enseignement à l’école primaire et secondaire et surtout à la manière de contrôler les connaissances.

« L’école est un lieu de bonne éducation, de bonne instruction, de bonne formation mais elle n’est plus à la portée de la bourse du paysan, du fonctionnaire, du policier, du militaire et même de l’enseignant qui lui forme les enfants des autres », a jugé Jean-Marie Ntantu-Mey.

« Jugement sévère »

Réagissant aux conclusions des réflexions du Bac, le ministre de l’Enseignement primaire, secondaire et Initiation à la nouvelle citoyenneté (EPS-INC), Maker Mwangu pense que ce jugement est sévère.

«Moi je pense par contre qu’ils sont très sévères vis-à-vis d’eux-mêmes parce que ce n’est pas vrai que sur les élèves qui terminent l’examen d’Etat il n’y a que trois qui savent écrire. C’est trop fort», a affirmé Maker Mwangu. Il a souligné que le diplôme est « une présomption de connaissances ».

«Donc, vous ne pouvez pas vous attaquer aux effets, au lieu de s’attaquer aux causes. Ce qui est important ce que même si alors vous supprimez le diplôme d’Etat, tant que vous n’avez pas résolu le problème de la formation, vous n’avez pas résolu le problème», a ajouté Maker Mwangu.

Le ministre de l’Enseignement a précisé que les diplômes congolais sont appréciés en dehors du pays.

«Il ne faut pas être très sévère parce que ces mêmes diplômes dans certains pays, en dehors de nos frontières, les gens sont quand même contents de ce qui se fait au pays», a noté Maker Mwangu.

Maker Mwangu a par ailleurs reconnu qu’il y a certes un problème de qualité dans l’éducation des élèves, Mais il a déclaré avoir déjà lancé le quinquennat de la qualité comme stratégie pour essayer d’améliorer le système éducatif en RDC.

« Dans notre stratégie, nous sommes en train d’examiner tous les problèmes qui concourent à l’amélioration : qu’est-ce que nous devons faire vis-à-vis de l’enseignant par rapport à son recrutement, sa formation, les matériels didactiques ! Qu’est-ce que nous faisons vers les élèves, comment ils doivent se comporter ainsi que les parents. Donc, tous ceux qui concourent au fonctionnement de l’école, comment nous devons nous mettre ensemble pour que nous améliorons la qualité de notre enseignement », a préconisé Maker Mwangu.

Lire aussi sur radiookapi.net: