Des partis de l’opposition réaffirment leur refus de participer au dialogue politique préconisé par le chef de l’Etat Joseph Kabila. Le MLC, l’UNC, le CDR et les Fac ont livré leur position dans une déclaration rendue vendredi 29 mai devant des journalistes à Kinshasa.
Pour le rapporteur de cette rencontre de l’opposition, Delly Sesanga, a expliqué que le sens de leur démarche:
«L’opposition, dans son ensemble, a considéré l’essentiel des points de vue [exprimés] lors des rencontres avec son émissaire, qui a transmis ses préoccupations au président de la République sur ce que sont des sujets d’importance pour le pays. Nous considérons qu’il y a inopportunité de pouvoir tenir un dialogue. Donc, nous ne participerons pas aux pourparlers engagés entre la classe politique et les forces politiques et sociales».
Delly Sessanga a expliqué que l’opposition restait néanmoins ouverte aux discussions en cours au sein de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) sur le calendrier électoral et le processus électoral afin que celui-ci réponde au critère de crédibilité, de transparence et pluralisme, consacrés par la constitution.
Le boycott de Matungulu
Ancien ministre des Finances de la RDC, Freddy Matungulu Ilankir, a également désapprouvé l’idée d’un dialogue politique entre acteurs politiques à l’heure actuelle. Il l’a affirmé au cours d’un entretien accordé vendredi 29 mai à Radio Okapi depuis les Etats-Unis d’Amérique.
Président du parti politique «Congo na biso», Freddy Matungulu redoute que ce dialogue favorise le glissement du mandat du chef de l’Etat Joseph Kabila au-delà de 2016:
«Nous avons un gouvernement en place. Son devoir est de travailler et de faire en sorte qu’il puisse nous amener, l’année prochaine, aux législatives et à la présidentielle, donc à des élections paisibles. Cela permettrait que la question de la légitimité du pouvoir, restée entière, puisse trouver solution. Les membres de ce gouvernement sont là et il revient à eux de travailler. Et, il ne faut pas qu’on pousse la balle du côté de l’opposition, qui n’a pas le contrôle sur le fonctionnement de l’appareil de l’Etat.»
Il estime par ailleurs que la question des élections ne doit pas être réglée au niveau des acteurs politiques qui ne font pas parti du gouvernement.
Cette question du dialogue divise encore les acteurs de l’opposition. Certains soutiennent la tenue de ces assises.
Lire aussi: RDC: l’opposition divisée sur son éventuelle participation au dialogue
Réagissant mercredi 20 mai à Radio Okapi, l’opposant Clément Kanku en a appelé à un dialogue interne à l’opposition pour répondre à l’offre du président Kabila; alors que Steve Mbikayi, lui, se dit favorable au dialogue.
«L’opposition devrait se retrouver pour lever son option sur son attitude vis-à-vis de la proposition de Joseph Kabila et sa majorité», a proposé Clément Kanku Bukasa wa Tshibuabua.
Le président du Mouvement pour le renouveau (MR) regrette que les opposants soient divisés sur cette question à l’approche des échéances électorales.
Les bons office de la Monusco
Le chef de la Monusco, Martin Kobler a, pour sa part, salué cette initiative du chef de l’Etat de convoquer un dialogue politique avec l’opposition notamment. Il l’a déclaré vendredi à Kinshasa au cours des échanges avec la société civile organisés en marge de la célébration de la journée internationale des casques bleus. Martin Kobler a affirmé être disposé à offrir ses bons offices si le président de la République et les partis au dialogue le souhaitaient.
«On ne peut pas imposer les bons offices. Je suis très heureux qu’on ait un dialogue politique maintenant. C’est une vraie chose ! Et on va attendre. Nous sommes ici pour assister, si les partis au dialogue le désirent.»
Dans cet extrait sonore, Martin Kobler revient aussi sur les défis sécuritaires dans l’Est de la RDC :
Fichier audio : téléchargez Flash pour écouter.
Lire aussi sur radiookapi.net: