Kinshasa: l'emplacement du marché Type K près de l'aérodrome de Ndolo inquiète la RVA

Des détaillants vendant leurs produits sur l’espace de l’ex-marché Type K le 18/04/2013 à Kinshasa. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

L’ancien marché “Type K” situé au prolongement de la piste de l’aérodrome de N’dolo à Kinshasa a repris du service. Le site est officiellement fermé depuis 1996 après un crash d’avion qui avait fait une centaine de morts parmi les vendeurs et les acheteurs de ce marché. Les autorités de la Régie des voies aériennes (RVA) tirent la sonnette d’alarme sur le danger que courent les commerçants et les particuliers qui construisent des maisons le long du site de ce marché.

Le commandant de l’aérodrome de N’dolo, Mme Marie Omanga, affirme que l’espace de l’ancien marché de Type K constitue «la partie occasionnelle roulable Nord» de l’aérodrome de Ndolo. Selon elle, lorsque l’avion rate son atterrissage ou son décollage, ce site lui permet de freiner. Rétablir le marché à cet endroit revient donc à exposer des vies humaines à un danger de mort.

Marie Omanga a par ailleurs dénoncé les actes de sabotage qui annihilent tout effort de bloquer ce site à un accès public:

«Pour les [vendeurs] décourager, nous avons même commencé à clôturer cet espace. Nous avons mis des piquets et des fils barbelés. Mais, chaque jour, il y avait des actes de sabotage. Que l’Hôtel de Ville, par le truchement du bourgmestre de la commune de Kinshasa, puisse nous aider à dégager cet espace!»

Les commerçants trouvés sur place affirment de leur côté qu’ils n’ont reçu aucune interdiction d’exercer sur ce site.

«Personne n’est au-dessus de la loi. Dans ce pays, il n’y a pas respect des lois. Si l’Etat pouvait prendre des mesures, les gens allaient se soumettre. Les autorités ont vu comment l’avion avait tué des gens ici, mais elles ont placés des militaires incompétents. La population les a défiés», a déclaré une marchande d’épices qui s’est réinstallé sur ce site.

Selon elle, il faut que les autorités commencent d’abord par interdire l’arrêt de bus sur l’avenue ex-Bokassa, qui sépare le piste et le marché Type K. «Nous allons continuer d’occuper ce site, parce rien ne nous en empêche», assène-t-elle, bien consciente du danger auquel elle s’expose.

L’occupation de ce site dangereux est la conséquence de la pauvreté dans laquelle croupit la population locale“, argue-t-elle. Une bravoure feinte qui n’a pas empêché vendeurs et acheteurs de ce marché à courir dans tous les sens la semaine dernière lorsqu’un avion a failli de peu atterrir sur ce marché, selon des témoins.

De son côté, le bourgmestre de la commune de Kinshasa, Paul Sapu Kalimasi, déplore et dénonce le fait qu’il soit cité dans ce dossier, soutenant que sa commune n’a participé ni de près, ni de loin à l’occupation anarchique de ce site. Il dit cependant avoir déjà saisi l’autorité urbaine pour résoudre ce problème.

Ecoutez le bourgmestre de Kinshasa ici:

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