RDC: l'ONG Acaj plaide pour la prise en charge de l'ex-milicien Mathieu Ngudjolo

Mathieu Ngudjolo Chui en salle d’audience le 27 février 2015 lors du prononcé de l’arrêt de la Chambre d’appel de la CPI concernant l’appel contre son acquittement ©ICC-CPI

L’Association congolaise pour l’accès à la justice (Acaj) a appelé, jeudi 21 mai, le gouvernement congolais à prendre Mathieu Ngudjolo Sui en charge. Cette structure a lancé cet appel deux jours après que l’ex-milicien a quitté l’hôtel où les services de sécurité l’avaient logé à son retour de La Haye où la Cour pénale internationale l’avait acquitté des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité pour lesquels il était poursuivi.

Le directeur de l’Acaj se dit préoccupé par la situation actuelle de Mathieu Ngudjolo qui a décidé volontairement de réintégrer l’armée nationale.
«Il est pris entre temps par quelqu’un de bonne volonté qui lui a accordé un petit espace pour qu’il dorme le temps pour lui de régler quelques problèmes d’ordre professionnel et administratif afin qu’il reprenne sa vie. Il est  indiqué qu’il soit pris en charge par le gouvernement qui doit le protéger davantage parce qu’il vient d’être acquitté», a plaidé le directeur de l’Acaj.
Ce dernier a par ailleurs indiqué que Mathieu Ngudjolo devait également être pris en charge conformément à l’article 111 de la loi organique portant statut des FARDC qui stipule qu’ «un militaire poursuivi puis acquitté doit être replacé dans ses droits avec effets rétroactifs».
L’Acaj a fait ce plaidoyer neuf jours après que Human Rights Watch (HRW) avait invité les autorités congolaises à garantir le bien-être et la sécurité de Mathieu Ngudjolo. La porte-parole de cette ONG américaine, Ida Sawyer, avait souhaité que Mathieu Ngudjolo puisse jouir de sa liberté « s’il n’est pas poursuivi par les autorités congolaises pour un autre crime ».
Mathieu Ngudjolo avait été militaire dans l’armée zaïroise avant de déserter en 1996. Il était promu colonel en 2007 et avait quitté l’Ituri pour un centre de formation des officiers militaires à Kinshasa, où il avait été arrêté moins de trois mois plus tard.