L’opposition politique a organisé, mercredi 20 mai, une journée de deuil à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, en mémoire des civils tués depuis octobre dernier dans le territoire de Beni. Elle a dressé une chapelle ardente au centre-ville de Goma, où les habitants vont se recueillir toute la journée.
C’est à 9 heures du matin que le feu mortuaire a été allumé puis l’hymne national entonné. Une foule nombreuse composée de sympathisants ou non des partis de l’opposition est venue se recueillir sur cette place mortuaire. Avant l’allumage des bougies et le dépôt des gerbes de fleurs, le point focal-adjoint de la coalition de l’opposition politique à Goma, Jean Baptiste Muhindo Kasekwa a expliqué le sens de cette cérémonie:
«Nous voulons exprimer notre compassion. Le peuple congolais a résisté contre le M23 en 2012 et contre Laurent Nkunda. Nous ne voulons plus que le gouvernement nous pousse à une énième résistance populaire ».
Par cette cérémonie, poursuit-il, l’opposition politique veut interpeller le chef de l’Etat, commandant suprême des FARDC, le chef d’Etat-major militaire, le gouvernement pour que des meurtres et massacres cessent à Beni et dans l’Est de la RDC. Jean-Baptiste Muhindo a par ailleurs indiqué que cette cérémonie constitue le début d’un processus de conscientisation pour interpeller des autorités avec des actions beaucoup plus énergiques.
A côté de la chapelle, une chèvre a été attachée. D’après Jean-Baptiste Kasekwa, la coalition d’opposants a prévu de remettre cette bête à une des communautés du territoire de Beni, signe de sacrifice lors d’un deuil.
La police n’était pas visible sur le lieu de cette cérémonie de deuil que la mairie de Goma avait autorisée, souhaitant qu’elle se passe dans le calme et la dignité.
Le dernier massacre commis à Beni remonte à la nuit du mardi 12 mai. Ce soir là, des hommes armés avaient tué vingt-deux civils dans les localités de Mapiki et Sabu, dans le secteur de Beni-Mbau. Près de 300 personnes ont été massacrées à Beni depuis octobre 2014 le plus souvent à l’arme blanche. Les habitants de plusieurs localités de ce territoire ont manifesté dans la rue ces derniers jours pour demander plus d’engagement des autorités contre les criminels, régulièrement présentés comme étant les rebelles ougandais des ADF.
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