Une vive tension a régné dimanche 17 mai dans la soirée à Kasabinyole, quartier de la commune de Mulekera, au centre-ville de Beni (Nord-Kivu). Selon des sources locales, les jeunes affirment avoir intercepté dans l’enceinte de la Salle du Royaume des témoins de Jéhovah un véhicule transportant des machettes et des haches qui devaient servir, selon eux, à poser des actes criminels. Les sources sécuritaires ne confirment pas cette version mais parlent plutôt d’articles divers appartenant à l’ONG OXFAM et aux témoins de Jéhovah.
Dimanche vers 17 heures locales, un véhicule de marque «Fuso» en provenance de Goma déchargeait du matériel dans l’enclos de la salle du Royaume des Témoins de Jéhovah à Kasabinyole lorsque les jeunes gens du quartier ont encerclé le véhicule. Sans identifier formellement leur informateur, ils ont déclaré avoir appris que le camion contenait des machettes et des haches destinées à une entreprise criminelle. Une vive tension s’en est suivie entre ces jeunes et ceux qui déchargeaient le véhicule.
Les FARDC et la police ont dû intervenir pour empêcher les jeunes de mettre le feu à la Salle du Royaume des témoins de Jéhovah.
De leur côté, les sources sécuritaires parlent d’un véhicule transportant plutôt plusieurs articles appartenant aux témoins de Jéhovah et à l’ONG internationale OXFAM. D’après les mêmes sources, depuis dimanche soir ce véhicule se trouve au bureau de renseignements des FARDC pour raison d’enquête.
Selon Jacques Kyangu, responsable des témoins de Jehovah à Beni, le véhicule en question était chargé de bibles, des livres et des brochures bibliques destinés à l’évangélisation. Cedar Kanani, responsable de l’ONG OXFAM/Beni affirme que ce camion contenait aussi de matériels de plomberie destinés à la réalisation d’ouvrages d’eau, d’hygiène et d’assainissement dans la ville.
Plus de 300 personnes ont été tuées les six derniers dans le territoire de Beni, souvent à la machette, selon un bilan établi par les autorités provinciales. Ces massacres à répétition sont souvent attribués aux rebelles ougandais des ADF actifs dans cette région.
La semaine dernière, les habitants de plusieurs localités de Beni ont suivi la consigne de “villes-mortes” lancée par la société civile pour protester contre l’action des autorités face à l’insécurité qu’elle juge peu efficace.
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