Les tirs à l’arme lourde ont cessé jeudi en milieu de matinée à Bujumbura, que les putschistes disent désormais contrôler quasi-totalement, au lendemain de l’annonce de la destitution du président Pierre Nkurunziza, rapporte l’AFP.
Selon un journaliste de l’agence française, quelques rafales de tirs étaient encore sporadiquement entendues, mais les tirs à l’arme lourde autour de la Radio et télévision nationales (RTNB) ont cessé. Le porte-parole des putschistes, Vénon Ndabaneze, a de son côté assuré que son camp contrôlait “pratiquement toute la ville”.
Il restait cependant impossible de dire en fin de matinée jeudi qui avait les rênes du pouvoir à Bujumbura.
Le président burundais Nkurunziza se trouvait toujours à Dar es Salaam dans un endroit tenu secret, selon des sources à la présidence tanzanienne contactées par l’AFP. Il s’était rendu mercredi dans ce pays pour assister à un sommet-finalement tenu sans lui- sur la crise qui prévaut dans son pays depuis le 26 avril au lancement de la contestation populaire contre son annonce de briguer un troisième mandat présidentiel.
Selon des sources militaires, le coeur du camp loyal à Pierre Nkurunziza s’appuie sur la brigade spéciale de protection des institutions, avec le soutien de quelques autres unités. C’est cette brigade d’élite qui contrôlait jeudi encore la présidence, la RTNB et le siège national du parti présidentiel (Cndd-FDD).
Toujours selon des sources militaires, le camp putschiste est lui organisé autour d’une autre unité d’élite de l’armée, le 11e bataillon parachutiste, qui contrôle au moins l’aéroport international.
Selon le journaliste de l’AFP, les policiers, qui avaient déserté le centre-ville mercredi après l’annonce du coup d’Etat par le général putschiste Godefroid Niyombare, étaient de nouveau déployés jeudi dans les rues de la capitale. Ils refusaient de dire aux ordres de qui ils répondaient.
Des militaires, refusant eux aussi de dire à qui ils obéissent, étaient déployés à des points névralgiques menant dans les quartiers en périphérie, alors que l’activité étaient très réduite en centre-ville.
Bujumbura, la capitale du Burundi, a passé la nuit dans la confusion ne sachant pas qui des putschistes conduits par le général Godefroid Niyombare et des forces loyalistes contrôlaient effectivement la ville.
Les chefs d’Etats de l’Afrique de l’Est avaient joints mercredi leus voix à celles de l’Union européenne et des Etats-Unis qui ont demandé un report des élections présidentielles et législatives prévues en mai et juin 2015.
Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon a appelé mercredi tous les acteurs burundais au calme et à la retenue.
Avec l’AFP.
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