L’inhumation de Jean-Pierre Timbo Inzago, un infirmier de l’hôpital général de Gemena (Equateur), s’est déroulée dimanche 10 mai dans un climat de tension. Il s’était suicidé pour cause du non-paiement de sa prime de risque du mois d’avril, fixée à 38 000 francs congolais (41 dollars américains). La notabilité de Gemena est intervenue pour ramener le calme, en vue de protéger le patrimoine de cet hôpital récemment réhabilité. Néanmoins, le syndicat des infirmiers du Sud-Ubangi menace d’appeler au boycott de travail dès ce lundi.
Lors de l’inhumation, l’incertitude et l’indignation de la famille biologique et de collègues étaient totales.
Plusieurs témoins affirment que Jean-Pierre Timbo Inzago travaillait depuis 29 ans sans salaire. Cet infirmier ne vivait que de sa prime de risque, habituellement payée sur base des états de paie établis localement.
Cette fois-ci, la paie du mois d’avril s’effectue depuis la semaine dernière par une délégation venue de Kinshasa. Elle se fait sur base de listings, où son nom ne figure pas.
Raison pour laquelle, il n’a pas été payé, comme plusieurs autres infirmiers, a indiqué le chef de division provinciale de la santé, Bienvenue Mangonza.
Alors Timbo Inzago n’a pu contenir sa colère, indiquent des témoins. Le samedi, il s’est versé de l’essence, puis s’est mis le feu devant l’hôpital. Il va succomber la nuit à ses brûlures.
Dimanche matin, il y a eu tension, avant l’inhumation du corps prévue à l’entrée de l’hôpital, sous surveillance des forces de l’ordre. Des proches de la victime en colère étaient allés caillasser le bureau de la division provinciale de la sante/Sud-Ubangi.
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Pour le syndicat des infirmiers, JP Timbo est mort martyr de la mauvaise foi des autorités congolaises, qui négligent le social des fonctionnaires. Voilà pourquoi il menace d’appeler ses membres à la grève dès ce lundi.
Ce mouvement vise notamment à réclamer l’augmentation du taux de la prime de risque, l’harmonisation des grades et la prise en compte des infirmiers actifs, qui sont omis dans les listings au profit des déserteurs. Ce souhait est également exprimé par la Nouvelle société civile congolaise du Sud-Ubangi.
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