Nord-Kivu: nouveau massacre à Beni, 7 morts

La ville de Beni au Nord-Kivu. Radio Okapi/Ph.Martial Papy Mukeba.

Des présumés rebelles ADF ont tué sept personnes, dans la nuit de vendredi 8 mai, au quartier Matembo, commune de Mulekera, à 1 km au Sud de l’aéroport de Mavivi, en territoire de Beni (Nord-Kivu). Ce nouveau massacre porte à plus de 300, le nombre de civils tués en cinq mois dans cette partie du Nord-Kivu, se plaint la société civile.

Selon des témoins, ces assaillants, cagoulés, portaient des armes de guerre et étaient vêtus en uniforme militaire. Parmi les sept victimes, on compte deux femmes. Un rescapé de 7 ans dont 4 membres de la famille ont été tués, indique que les auteurs ont retiré ses parents de la maison avant de les achever à coup de machette, bêches et haches, à quelques mètres seulement de leur habitation.

Dans leur passage, ces présumés rebelles ADF ont également emporté des chèvres et autres animaux de la basse-cour et ont tout pillé comme un dépôt où sont gardés les matériels de plantation de cacao.

Les responsables militaires et administratifs locaux sont arrivés tôt ce matin pour constater les dégâts. Les corps des victimes ont été déposés à la morgue de l’hôpital général de Beni.

A (re) Lire: Beni: 18 morts, bilan revu à la hausse de l’attaque attribuée aux ADF

Deux agents de la Régie des voies aériennes (RVA), trouvés ce matin non loin du lieu du crime sont interpellés par les services de sécurité.

Inquietudes de la société civile

La société civile s’étonne que quatre positions militaires soient situées à deux km du lieu de l’attaque. C’est notamment à l’aéroport de Mavivi et au quartier Ngadi, où les casques bleus mènent aussi des patrouilles diurnes.

Le président de cette structure, Teddy Kataliko, estime qu’il faut s’interroger sur l’efficacité des services de sécurité dans cette contrée du Nord-Kivu.

Il s’étonne également que tous les services et autorités administratifs n’aient pris aucune mesure après avoir été alertés, jeudi dernier, de la présence d’un groupe armé dans le quartier Matembo.

«Au niveau de la société civile, on est très consterné, en voyant que les carnages continuent. On est à plus de 300 personnes tuées à la manchette sur une période de cinq mois. C’est trop, c’est interpellant. Nous demandons à ce qu’il y ait une introspection par rapport à ce qui se passe», a indiqué Teddy Kataliko.

Il y a trois semaines, où la même société civile avait fait état de dix-huit morts à Matiba et Kinzika, localités du secteur de Beni-Mbau, en territoire de Beni (Nord-Kivu).

L’appel de l’Asadho

Dans son communiqué de presse publié samedi 9 mai, l’ONG Association africaine de défense des droits de l’homme (Asadho), section de Beni, se dit préoccupée de la détérioration de la situation sécuritaire au jour les jours dans la ville et territoire de Beni (Nord-Kivu).

Cette structure l’a dit au lendemain de l’assassinat de sept civils par des présumés rebelles ADF dans ce territoire, situé à plus de 350 km au Nord de Goma (Nord-Kivu).

Cette association des droits de l’homme se dit inquiète du fait que la population civile continue à être massacrée à la machette alors que la contrée est sur militarisée par les forces loyalistes.

L’Asadho dit avoir répertorié plus de 38 personnes tuées en l’espace de 20 jours en ville et territoire de Beni, au cours de ce mois de mai.

Selon cette ONG, plus de 400 personnes ont été massacrées depuis octobre 2014 dans ce territoire du Nord-Kivu et demande au gouvernement congolais et à la Monusco de prendre la situation à bras le corps pour protéger les populations civiles.

Lire aussi sur radiookapi.net: