Le découpage territorial aura des incidences « négatives et chaotiques » sur l’organisation des élections provinciales, locales, municipales et urbaines en République démocratique du Congo. Le président de la plate-forme Agir pour des élections libres et transparentes (AETA), Jérôme Bonso, l’a affirmé mercredi 6 mai au cours d’un atelier organisé à Kinshasa.
Jérôme Bonso reste pessimiste et pense qu’il est impossible d’organiser concomitamment les élections et le découpage territorial. Il a plaidé pour un dialogue franc.
« Ce découpage aura une incidence négative et chaotique à l’organisation des élections à l’heure qu’il est. On va faire en même temps les élections locales et la mise en place des entités territoriales décentralisées qui sont encore plus nombreuses parce que ça va constituer des circonscriptions électorales », a-t-il expliqué au cours de cet atelier.
Cette rencontre qui a réuni les membres de la société civile, les acteurs politiques et les membres de la Commission électorale était axé autour du thème : « Faut-il organiser toutes les élections jusque aux législatives et présidentielle de 2016 concomitamment avec l’installation de nouvelles 26 provinces sans budget conséquent ni la loi de répartition des sièges » ?
Quelques débatteurs comme professeur Jacques Djoli, les représentants de Christophe Lutundula et Adolphe Muzito pensent que s’il y a eu des élections chaotiques et négatives en 2011, c’est parce que justement sur 169 circonscriptions électorales prévues par l’ancienne Ceni, les élections n’ont été organisées que sur base de 162 circonscriptions.
Les débatteurs font voir à la Ceni qu’avec les nouvelles 26 provinces, on aura 1435 circonscriptions électorales des entités territoriales décentralisées.
Pour réussir, pensent-t-ils, on doit réduire les circonscriptions à 162 et postposer les élections locales et municipales à 2017.
En revanche le membre de l’assemblée plénière de la Ceni, Gustave Omba, se dit optimiste.
Il a insisté sur la résorption des contraintes.
« Le découpage territorial ne pourra en aucun cas, au regard des éléments que nous avons déjà à notre niveau du point de vue technique, perturber les élections. Seulement, nous voulons que le peuple congolais prenne en compte les contraintes d’ordre légal et financier », a affirmé Gustave Omba.
L’Assemblée nationale a adopté le 9 janvier dernier le projet de loi sur le découpage territorial. Ce texte va faire éclater les 11 provinces actuelles de la RDC en 26. Plusieurs voix, notamment de l’opposition protestent contre cette disposition, estimant que ce processus risque de retarder le processus électoral en cours.
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