Afflux de Burundais à Uvira : les autorités congolaises appelées à la vigilance

Des commerçants de Kasenga (Uvira, Sud-Kivu) barricadant l’artére principale qui mène vers Bukavu et Bujumbura tôt ce matin (15/06/2011). Radio Okapi

Face à l’afflux des réfugiés burundais à Uvira au Sud-Kivu, le député national Justin Bitakwira appelle les autorités congolaises à redoubler de vigilance et à renforcer la sécurité à la frontière entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Burundi. Il l’a affirmé mardi 5 mai lors d’un point de presse à Kinshasa.

« Le Burundi, c’est comme à Uvira. Nous sommes à peu près à moins de 10 kilomètres. Et c’est une frontière naturelle. On parle officiellement de 4000 réfugiés qui auraient traversé. Non ! Aujourd’hui, je dois vous dire que ça doit être même au-delà de 15 à 20 000», a déclaré le député national Justin Bitakwira.

Selon lui, il est important d’identifier chaque Burundais et la raison de son arrivée sur le sol congolais.

« Tous ces gens [Burundais] ne sont pas identifiés. Ils entrent de jour comme la nuit.Uvira comme Fizi doivent interpeller toutes les autorités de la République, à tous les niveaux », a ajouté Justin Bitakwira.

Il faut aussi prendre des dispositions nécessaires en vue de l’accueil des réfugiés conformément aux lois du pays pour prévenir des situations d’insécurité dans cette partie de la RDC.

« J’ai tout fait pour alerter les autorités nationales et provinciales qu’Uvira méritait une attention particulière. Il y a d’abord les groupes armés qui écument la région. Avant même que la crise au Burundi n’éclate, Uvira vivait une situation particulière », a poursuivi le député Bitakwira.

Des réfugiés burundais affluent au Sud-Kivu fuyant des tensions dans leur pays, où le président Nkuruziza tente de briguer un troisième mandat à la présidentielle.

1,5 millions d’Euros pour les réfugiés

La Commission européenne a alloué 1,5 millions d’Euros en réponse aux besoins humanitaires immédiats en termes d’assistance et de protection des réfugiés burundais dans les pays avoisinants. Ce financement fait partie des 47 millions d’Euros prévus pour la région des Grands Lacs en 2015.

Dans un communiqué, le commissaire européen chargé de l’aide humanitaire et de la gestion des crises estime que « ce déplacement soudain et massif, très préoccupant pour une région déjà fragilisée, est une tragédie humanitaire et un défi pour les pays voisins quant à leur capacité à accueillir les réfugiés ».

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